Liban: le chef du Hezbollah affiche sa combativité face à Israël
Le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a affiché mercredi sa détermination à poursuivre le combat contre Israël et le frapper sur son sol. Cela malgré les coups infligés à son mouvement par l'armée israélienne après plus d'un mois de guerre ouverte.
(Keystone-ATS) Peu après la diffusion du discours préenregistré de Naïm Qassem, l’armée israélienne a mené une attaque, après un ordre d’évacuation, sur la banlieue sud de Beyrouth, où elle avait tué son prédécesseur Hassan Nasrallah le 27 septembre. Dans le même temps, les sirènes d’alerte aux missiles ont retenti à Tel-Aviv, l’armée israélienne recensant 120 projectiles tirés dans la journée par le Hezbollah depuis le Liban.
Naïm Qassem, qui s’exprimait avant les résultats de la présidentielle américaine, a également affirmé que son mouvement ne misait pas sur son issue pour parvenir à un cessez-le-feu avec Israël, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui y avait multiplié les gestes en faveur d’Israël.
Dizaines de milliers de combattants
« Nous avons des dizaines de milliers de combattants de la résistance entraînés qui peuvent affronter » Israël « et tenir bon », a encore assuré Naïm Qassem.
Israël, qui mène depuis le 23 septembre une campagne d’attaques intensives contre le Hezbollah au Liban, et depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays le visant, « va crier (de douleur) sous les missiles et les drones, aucun endroit de l’entité israélienne n’est inaccessible », a-t-il menacé.
Le mouvement avait auparavant affirmé avoir tiré des missiles ciblant une base militaire près de l’aéroport Ben-Gourion, au sud de Tel-Aviv. Le trafic n’y a pas été affecté, ni les pistes endommagées, selon l’Autorité aéroportuaire israélienne.
Le Hezbollah, dont la direction a été largement affaiblie depuis fin septembre, assure que ses hommes repoussent les incursions israéliennes dans les secteurs frontaliers, et annonce quotidiennement des tirs sur Israël.
La quête de survivants à Barja
L’armée israélienne a elle mené mercredi des attaques sur le nord-est et le sud du Liban, autres fiefs du Hezbollah, ciblant notamment certains quartiers de la ville méridionale de Nabatiyeh dont elle avait ordonné l’évacuation, selon l’agence de presse libanaise Ani.
A Barja, au sud de Beyrouth, une attaque israélienne a fait s’effondrer mardi soir un immeuble résidentiel, tuant au moins 20 personnes, selon le ministère de la Santé. Mercredi, les recherches se poursuivaient pour retrouver d’éventuels survivants, selon une journaliste de l’AFP.
Les victimes, essentiellement des femmes et enfants, s’étaient réfugiés là fuyant les bombardements israéliens sur leur village du sud du Liban.
Plus de 2600 morts
En guerre dans la bande de Gaza contre le Hamas depuis son attaque s du 7 octobre 2023, Israël a aussi attaqué le Hezbollah après plus d’un an d’échanges de tirs transfrontaliers avec cette formation, alliée du mouvement islamiste palestinien, qui ont déplacé quelque 60’000 habitants du nord d’Israël.
Plus de 2600 personnes ont été tuées à travers le Liban depuis le 23 septembre, a indiqué un ministre à l’AFP.
A Gaza
Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne poursuit ses opérations à Jabalia (nord), où elle mène depuis un mois une offensive meurtrière, affirmant avoir « éliminé des dizaines de terroristes » mardi. Les forces israéliennes ont aussi indiqué avoir tué des « terroristes » à Rafah (sud).
L’offensive israélienne lancée en représailles à Gaza a fait 43’391 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.
Unis contre « l’axe du mal »
En pleine guerre sur ces deux fronts, M. Netanyahu a créé mardi soir la surprise en limogeant son ministre de la Défense, Yoav Gallant, avec lequel les relations s’étaient notamment tendues autour de la question de la conscription des juifs ultra-orthodoxes – rejetée par les alliés d’extrême-droite du Premier ministre – et celle d’une trêve avec le Hamas pour libérer les otages encore retenus à Gaza.
Après son limogeage, M. Gallant a répété qu’Israël devait se préparer à des « compromis douloureux » pour obtenir le retour des otages. Le Hamas s’est lui félicité de l’éviction de cet ancien général considéré comme un « faucon » de la lutte contre le mouvement islamiste.
Nommé à sa place, le ministre sortant des Affaires étrangères, Israël Katz, a salué sur X la victoire de Donald Trump: « ensemble, nous (…) ramènerons les otages et resterons fermes pour vaincre l’axe du Mal dirigé par l’Iran ».
« Nous avons juste besoin » que le futur président « nous donne des armes » pour « mettre fin à la guerre », réagit Yossi Mizrachi, un Israélien de 51 ans vendeur de fruits sur un marché à Jérusalem.
« J’espère que Trump trouvera une solution, nous avons besoin de quelqu’un de fort comme Trump pour mettre fin à la guerre », lance Mamdouh Al-Jadba, un Gazaoui de 60 ans déplacé par les combats à Gaza-ville.