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Madagascar: une présidentielle dominée par des anciens chefs de l’Etat

L'ancien président Andry Rajoelina a voté dans la capitale Antananarivo. KEYSTONE/AP/KABIR DHANJI sda-ats

(Keystone-ATS) Les électeurs malgaches votaient mercredi dans le calme pour le premier tour de la présidentielle. Cette élection à suspense était dominée par trois ex-chefs de l’Etat au coeur des crises politiques qui ont secoué la Grande Ile ces dernières années.

A la mi-journée, le taux de participation était de 40% dans la capitale Antananarivo et de 68% à Toliara (sud-ouest), la troisième ville du pays, a annoncé le ministre de l’Intérieur Tianarivelo Razafimahefa, ajoutant qu’aucun incident n’avait été pour l’instant signalé.

Les bureaux de vote doivent fermer à 17h00 (15h00 suisses). Des premiers résultats provisoires et très partiels sont attendus d’ici vendredi matin, mais la proclamation des résultats officiels est prévue le 28 novembre.

Dans cette grande île de l’océan Indien au réseau routier délabré, l’acheminement d’une partie des procès-verbaux des bureaux de vote se fera par hélicoptère.

Consolider les acquis démocratiques

« On espère que cette élection sera l’occasion de consolider les acquis démocratiques », a déclaré mercredi le chef de la mission des observateurs de l’Union européenne, Cristian Preda, alors que le pays est coutumier des crises post-électorales et politiques.

« J’espère qu’on n’aura pas de crise après cette élection, mais tel que je le vois, les candidats sont trop arrogants », a avancé une retraitée de 60 ans. « Aucun ne veut perdre l’élection ».

Pour éviter tout dérapage, le président de la Haute Cour constitutionnelle Jean Eric Rakotoarisoa a « exhorté » mercredi « les candidats à ne pas annoncer de résultats » avant la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et « à ne pas se déclarer vainqueur avant le résultat final ».

Trois « revenants »

Ce scrutin marque le retour des « revenants », les ex-présidents Marc Ravalomanana (2002-2009) et Andry Rajoelina (2009-2014), interdits par la communauté internationale de se présenter en 2013 après les violences politiques de 2009 qui avaient fait une centaine de morts.

Les manifestations avaient débouché sur un coup d’Etat, ainsi que l’a qualifié la communauté internationale, et l’armée avait confié le pouvoir à l’opposant Andry Rajoelina.

Le combat entre les deux frères ennemis se transpose cette année dans les urnes, où ils affrontent 34 autres candidats, dont l’ex-président Hery Rajaonarimampianina (2013-2018), qui complète le trio des principaux prétendants. Pendant son mandat, ce dernier a échappé à deux destitutions et dû faire face à une fronde de l’opposition, qui a fait deux morts en avril.

Mercredi, les forces de l’ordre se faisaient discrètes dans la capitale, après une campagne électorale sans incident.

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