Marche avant la commémoration du massacre de Tiananmen
(Keystone-ATS) Des centaines de personnes ont manifesté dimanche à Hong Kong avant la commémoration du 29e anniversaire du massacre de la place Tiananmen à Pékin. Elles ont réclamé la libération de Liu Xia, veuve du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo.
Le territoire semi-autonome de Hong Kong est le seul endroit de Chine où cette commémoration est ouvertement marquée, avec chaque année une veillée le 4 juin dans Victoria Park précédée d’une marche. La participation à ces manifestations recule toutefois depuis quelques années.
Beaucoup de jeunes sont frustrés du manque de réformes politiques à Hong Kong. Ils voudraient mettre ce combat en avant plutôt que celui pour la démocratisation en Chine continentale.
« Résistez à l’autoritarisme »
Environ 1100 personnes ont participé à la marche de dimanche, selon Albert Ho, président de l’Alliance pour le soutien des mouvements patriotiques et démocratiques en Chine qui l’avait organisée. Les manifestants, qui répondaient à l’appel d’un groupe de militants pro-démocratie, ont défilé depuis le quartier d’affaires de Wan Chai jusqu’au bureau de liaison chinois.
Ils réclamaient justice pour les victimes de Tiananmen et la fin du système du parti unique, avec des banderoles proclamant: « portez le deuil du 4 juin, résistez à l’autoritarisme ». Ils ont également demandé que le gouvernement chinois libère la poétesse Liu Xia, placée de facto en résidence surveillée depuis plus de huit ans sans avoir jamais fait l’objet d’une condamnation.
Mme Liu, 57 ans, est sous très étroite surveillance du régime communiste depuis que son époux a obtenu le prix Nobel de la paix 2010, avant de mourir en détention d’un cancer l’an dernier. Liu Xiaobo avait été condamné en 2009 à onze ans de prison pour « subversion » pour avoir cosigné un appel en faveur de la démocratie en Chine.
Durcissement de ton de Pékin
Le camp pro-démocratie à Hong Kong s’inquiète du durcissement de ton de Pékin contre toute forme de contestation de sa souveraineté sur l’ancienne colonie britannique. En 2016, la Chine avait obtenu la disqualification de six députés et le camp pro-démocratie n’est pas parvenu en mars à récupérer tous ses sièges lors de législatives partielles où des candidatures de militants avaient été interdites.
L’écrasement par l’armée chinoise des manifestations pour la démocratie dans la nuit du 3 au 4 juin 1989 à Pékin a fait un bilan évalué généralement entre plusieurs centaines et plus d’un millier de morts. Fin 2017, une archive britannique rendue publique a fait état d’une estimation d’au moins 10’000 morts dans un télégramme secret de l’ambassadeur britannique de l’époque Alan Donald.