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Merkel à Pékin: Allemagne et Chine défendent le libre-échange

Angela Merkel a été reçue avec tous les honneurs au Palais du peuple, qui donne sur l'immense place Tiananmen. KEYSTONE/EPA/WU HONG sda-ats

(Keystone-ATS) Angela Merkel a défendu le libre-échange jeudi au premier jour de sa visite à Pékin. L’Allemagne comme la Chine sont dans le viseur du président américain Donald Trump pour leur excédent commercial massif vis-à-vis des Etats-Unis.

La chancelière allemande s’est entretenue avec le président Xi Jinping dans le cadre solennel du Palais du peuple, qui donne sur l’immense place Tiananmen. Elle a rappelé qu’il s’agissait de sa onzième visite en Chine depuis son arrivée aux affaires.

Elle a mis en avant les points de convergence avec Pékin sur les questions du nucléaire iranien et du protectionnisme, mais en évoquant aussi celle des droits de l’homme. « La Chine et l’Allemagne avancent dans la promotion du multilatéralisme et du soutien au libre-échange », a-t-elle déclaré devant la presse à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre chinois Li Keqiang.

Investissements favorables

Angela Merkel a jugé que les investissements chinois dans son pays étaient favorables à ses compatriotes. Elle a ajouté que l’ouverture annoncée du secteur financier chinois et la réduction des exigences préalables à la création de co-entreprises serviraient les intérêts des entreprises allemandes.

« Nous pensons l’un comme l’autre que nos deux pays sont confrontés à plusieurs défis en termes de développement économique (…) Ces défis peuvent être relevés par la coopération mutuelle », a abondé M. Li. « Nous devons aussi soutenir le processus de mondialisation et la libre circulation des investissements », a-t-il ajouté.

Armistice dans la guerre commerciale

Cette visite de deux jours intervient alors qu’Américains et Chinois sont parvenus la semaine dernière à un armistice dans leur guerre commerciale annoncée, juste avant le déclenchement prévu de droits de douane punitifs sur les produits chinois aux Etats-Unis. Mais les Européens redoutent que la détente sino-américaine se fasse à leurs dépens.

L’Allemagne, grosse exportatrice d’automobiles, pourrait ainsi subir de plein fouet une hausse des droits de douane sur les véhicules importés aux Etats-Unis, évoquée mercredi par Donald Trump lui-même. La Chine, premier marché automobile mondial, a annoncé au contraire mardi une baisse des droits de douane sur les voitures importées.

Droits de l’homme évoqués

Outre le commerce, Mme Merkel espérait avancer à Pékin sur la question de l’accord sur le nucléaire iranien que l’Europe, la Chine et la Russie veulent sauver malgré la tonitruante sortie américaine. Interrogée, la dirigeante allemande a reconnu que la décision de Washington pourrait profiter à des entreprises chinoises.

Mme Merkel a déclaré qu’elle avait également évoqué la question des droits de l’homme avec ses interlocuteurs. La chancelière a été appelée à soulever le cas de Liu Xia, la veuve du prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo qui est de facto assignée à résidence depuis huit ans, sans jamais avoir fait l’objet d’une quelconque condamnation.

Mme Merkel poursuit vendredi sa visite dans la ville de Shenzhen (sud), pour un déplacement consacré aux entreprises technologiques. La chef du gouvernement allemand est accompagnée par une délégation de 18 responsables d’entreprises.

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