Message positif au retour du voyage en Ukraine, selon Irène Kälin
(Keystone-ATS) La présidente du Conseil national Irène Kälin est revenue de sa visite officielle en Ukraine avec un message positif. « Même si les combats se poursuivent dans le pays, nous avons ressenti le courage des Ukrainiens », a-t-elle déclaré jeudi devant la presse à Berne.
« Recovery and reconstruction » sont les mots les plus souvent entendus sur place, a souligné Mme Kälin, de retour d’une visite d’un jour en compagnie de Roger Nordmann (PS/VD), Nik Gugger (PEV/ZH) et Yves Nidegger (UDC/GE). La Suisse peut et doit jouer un rôle important en Ukraine, « c’est le voeu des Ukrainiens et ils nous sont reconnaissants ».
« Nous avons le savoir-faire et l’argent pour le faire », estime la présidente du Conseil national. Cela d’autant plus que l’aide Suisse est présente en Ukraine depuis longtemps.
Il s’agit d’identifier si le soutien ira à la remise en place de l’infrastructure ou à d’autres domaines. Pour l’heure, on ne peut pas non plus exclure que la guerre s’intensifie ces prochaines semaines, a déclaré l’élue, dont la délégation a été reçue au siège du parlement ukrainien, avant de visiter des faubourgs de la capitale ukrainienne.
« Couleur particulière »
La visite de la délégation suisse en Ukraine a suscité des critiques, notamment sur sa compatibilité avec la neutralité suisse. Selon Mme Kälin, la Suisse n’a pas été instrumentalisée par l’Ukraine. « Je repartirais à tout moment », a-t-elle ajouté, lorsqu’un journaliste lui a demandé si elle ne regrettait pas ce voyage. « Il n’était pas question d’entamer ne serait-ce qu’un peu de notre neutralité », a renchéri M. Gugger.
M. Nydegger a tenu à rappeler que les visites de délégations parlementaires en Ukraine ont été régulières ces dernières années. « Certes, la guerre donne une couleur particulière à celle-ci, mais le fait d’être attaqué par un grand voisin ne fait pas de l’Ukraine un paria », a souligné l’élu genevois.
Neutralité comprise
Mme Kälin a répété en Ukraine qu’au vu de sa neutralité, la Suisse ne peut et ne veut pas livrer d’armes. Personne sur place n’a critiqué cette position, a-t-elle souligné.
En revanche, la Suisse livre des tonnes d’aide humanitaire, a poursuivi Yves Nydegger. La Suisse aide dans les domaines « où elle peut le faire » et sera présente pour la reconstruction, a ajouté l’avocat genevois.
Préparer la conférence de Lugano
En Suisse, Roger Nordmann estime les élus fédéraux peuvent soutenir l’Ukraine en adoptant des lois qui aident le pays attaqué par la Russie. Selon le socialiste, il est notamment nécessaire de se libérer du gaz russe et de voter des crédits en faveur des réfugiés et de la reconstruction de l’Ukraine.
Les connaissances acquises lors de ce voyage aideraient également à préparer la conférence sur l’Ukraine qui se tiendra début juillet à Lugano (TI), a fait remarquer Mme Kälin. Lors de cet événement, l’accent sera mis sur l’aide à la reconstruction. « Nous pouvons mettre à disposition de l’argent et du savoir-faire pour la reconstruction », a indiqué l’Argovienne. La Suisse pourrait en outre aider l’Ukraine à se démocratiser et à se décentraliser.
La visite de la délégation a fait suite à une invitation lancée par le président du parlement ukrainien. Ruslan Stefanschuk a estimé mercredi que « la venue d’Irène (Kälin) est davantage qu’un signe de solidarité ». Il faut du courage pour entreprendre ce déplacement, qui est un signe clair de soutien.