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Des milliers de Libanais rentrent chez eux après le cessez-le-feu

Keystone-SDA

Des dizaines de milliers de Libanais chassés par les hostilités entre le Hezbollah et Israël ont pris le chemin du retour mercredi, après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. La trêve, qui a débuté à 04h00 met un terme au conflit enclenché il y a plus de 13 mois.

(Keystone-ATS) Les habitants déplacés du sud du Liban, de la banlieue sud de Beyrouth et de la Békaa (est), des bastions du Hezbollah, ont immédiatement pris la route du retour. La banlieue sud de Beyrouth, encore bombardée mercredi à l’aube, est sillonnée de partisans du Hezbollah, brandissant le drapeau jaune du parti ou des portraits de leur chef tué fin septembre par Israël, Hassan Nasrallah.

Le Hezbollah prépare désormais des funérailles « populaires et officielles » pour ce dirigeant, a déclaré un de ses responsables. « Cette banlieue héroïque » a « vaincu, nous sommes fiers », a affirmé à l’AFP Nizam Hamadé, un ingénieur. De retour à Nabatiyé, Ali Mazraani s’est dit « choqué par la destruction massive » de cette ville du sud du Liban, qui semble « désormais étrangère ».

Confrontée aussi à des « destructions énormes » dans son village de Zebqine, Hawraa Beizh, une professeure d’université, a toutefois décidé de s’y réinstaller. « C’est notre terre », dit-elle.

Restrictions de l’armée israélienne

L’armée israélienne a averti les habitants de la région de rester à l’écart de ses positions ou des localités dont elle a ordonné l’évacuation et a fait état de plusieurs escarmouches.

Elle a annoncé une restriction, dans la nuit à venir, des mouvements de la population dans le sud du Liban. Il est, d’une part, interdit à la population de se déplacer vers les villages dont l’armée israélienne a ordonné l’évacuation dans le sud et, d’autre part, de traverser le fleuve Litani entre 17h00 mercredi et 07h00 jeudi.

L’armée libanaise a de son côté « commencé à renforcer sa présence » dans le sud du pays. « L’armée a commencé à renforcer sa présence dans le secteur du fleuve Litani Sud », à une trentaine de km de la frontière israélienne et « à renforcer l’autorité de l’Etat en coordination avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) », a déclaré l’armée dans un communiqué.

Soutien au Hamas

Le Hezbollah avait ouvert un front « de soutien » au Hamas contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

Après des mois d’échanges de tirs, Israël a lancé le 23 septembre des bombardements massifs sur les fiefs du mouvement à travers le Liban, avant de lancer le 30 septembre des opérations terrestres dans le sud du pays, à sa frontière nord.

Aux termes de l’accord, l’armée israélienne dispose de 60 jours pour se retirer progressivement du Liban. Le Hezbollah doit aussi se retirer de la frontière sud du pays avec Israël et remonter au nord du fleuve Litani, à une trentaine de la frontière.

La sécurité d’Israël

Selon les autorités libanaises, au moins 3823 personnes ont été tuées dans le pays depuis octobre 2023, la plupart depuis fin septembre. Du côté israélien, 82 militaires et 47 civils sont morts en 13 mois, selon les autorités.

D’après le président américain Joe Biden, l’accord doit empêcher « ce qui reste du Hezbollah » et d’autres groupes de « menacer à nouveau la sécurité d’Israël ».

Washington et Paris, à la manoeuvre diplomatique, se sont appuyés sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et stipule que seules l’armée nationale et la Finul peuvent être déployées dans les régions frontalières du sud du Liban.

Israël se réserve « une totale liberté d’action militaire » au Liban, « si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer », a souligné son Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Le Hezbollah, dont la direction a été largement décimée par les frappes israéliennes, n’avait pas réagi mercredi. Le mouvement chiite fera preuve d’une « coopération totale » pour le déploiement de l’armée dans le sud, a affirmé un de ses députés, Hassan Fadlallah.

« Pression » sur le Hamas et l’Iran

Selon M. Netanyahu, la trêve permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne » et d' »intensifier » sa pression sur le Hamas.

Israël compte « faire tous les efforts nécessaires pour créer les conditions d’un nouvel échange d’otages », a assuré le ministre israélien de la Défense, Israël Katz.

Ennemi juré d’Israël, l’Iran a salué « l’arrêt de l’agression » israélienne », son ambassade à Beyrouth félicitant sur X « la Résistance » pour sa « glorieuse victoire ». Un responsable du Hamas s’est aussi réjoui d’une « réussite majeure pour la résistance » et a affirmé que son mouvement était lui aussi « prêt à un accord de cessez-le-feu » à Gaza.

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