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Mort du découvreur de l’Armée de terre cuite

L'Armée de terre cuite révélée au monde grâce à l'archéologue Zhao Kangmin (archives) KEYSTONE/EPA/ROMAN PILIPEY sda-ats

(Keystone-ATS) L’archéologue chinois Zhao Kangmin, à l’origine de la découverte de l’Armée de terre cuite, des statues de guerriers âgées de 2200 ans, est mort à 82 ans, selon les médias d’Etat chinois. Ces guerriers avaient eu l’honneur d’une exposition à Berne en 2013.

Zhao Kangmin avait été le premier archéologue à identifier des fragments de terre cuite, découverts par des fermiers qui creusaient un puits en 1974, comme des reliques datant de la dynastie Qin. Il avait ensuite été le premier à fouiller ce site dans la province chinoise du Shaanxi, dans le nord du pays.

Sa mort, survenue mercredi, a été rapportée vendredi soir par Le Quotidien du peuple, l’organe du Parti communiste chinois.

Les quelque 8000 guerriers en terre cuite mis au jour dans la ville de Xian, fabriqués aux alentours de 250 avant J.C, sont les gardiens de la tombe du premier empereur de Chine, Qin Shihuang, mort en 210 avant notre ère après avoir unifié le pays.

Des centaines de milliers de touristes visitent chaque année ce site inscrit au patrimoine de l’Unesco. Les Chinois y voient avant tout l’un des symboles de leur civilisation millénaire, au même titre que l’invention de la poudre ou du papier.

A partir de fragments

En 1974 lors de leur découverte de la tombe à Xian, les fermiers avaient alerté Zhao Kangmin, alors curateur dans un musée du secteur.

« Je suis allé sur le site avec un autre responsable. Nous étions très excités, alors nous avons roulé si vite sur nos vélos que nous avions l’impression de voler », avait écrit l’archéologue dans un article en 2014 sur le site du Musée de l’Armée de Terre Cuite.

M. Zhao avait invité les fermiers à collecter les fragments de terre cuite et les rassembler dans trois camions pour les acheminer dans son petit musée. Il avait commencé à reconstruire les statues à partir de ces fragments, dont certains de la taille d’un ongle, selon le même article.

« C’était la fin de la révolution culturelle chinoise mais certains partis étaient encore opposés à la restauration d’objets anciens. Nous avons décidé de garder tout ça secret », écrivait l’archéologue.

Renforts envoyés

Un article paru sur le fil de l’agence de presse gouvernementale Chine nouvelle concernant le travail de Zhao Kangmin avait toutefois alerté les autorités chinoises. Une équipe d’archéologues plus conséquente avait alors été envoyée pour travailler à ses côtés.

Le Conseil d’Etat chinois avait reconnu plus tard M. Zhao comme l’homme à l’origine de la découverte du bataillon minutieusement sculpté de soldats, d’archers, d’auriges, de costumes, d’armes et parfois même de coupes de cheveux uniques.

En 2013, les fameux guerriers avaient été exposés au Musée d’histoire de Berne.

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