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Nessim Gaon expulsé du Noga Hilton

La famille Gaon paye un loyer annuel de 500 000 francs. Keystone Archive

L'ancien milliardaire Nessim Gaon a vraisemblablement joué sa dernière carte. Le procureur général de Genève lui laisse jusqu'à la fin de l'année pour évacuer les 1850 m2 qu'il occupe avec sa famille au Noga Hilton, l'ancien fleuron de son empire.

Nessim Gaon ne devait pas s’attendre à beaucoup de mansuétude de la part de Bernard Bertossa. Depuis 1994, l’homme d’affaires harcèle le parquet genevois, et rêve de faire traduire en justice l’un de ses magistrats, Laurent Kasper-Ansermet, ancien procureur et à présent juge d’instruction.

Le procureur Bertossa a donc décidé de faire exécuter la décision de la Chambre d’appel des baux et loyers qui réclame depuis le 12 février dernier l’expulsion de Nessim Gaon et de sa famille du Noga Hilton. Le 11 juin, le Tribunal fédéral avait déjà confirmé l’expulsion.

Depuis la construction du Noga Hilton en 1980, par Nessim Gaon lui-même, l’homme d’affaires et sa famille occupent quatre appartements sur une surface totale de 1850 m2, répartis sur cinq niveaux. Outre Nessim Gaon et son épouse, les autres habitations sont occupées par sa fille Danielle, son fils David, et son gendre Joël Herzog.

La famille paye un loyer annuel de 500 000 francs par an. Selon Marc Bonnant, l’avocat de Nessim Gaon, «les loyers ont été payés. Il n’y a pas un centime de retard». Seulement voilà, le plus grand palace n’appartient plus à son fondateur. Criblé de dettes, le Noga Hilton a été vendu le 25 mai dernier à deux banques, l’UBS et la BNP.

Depuis, l’infatigable Nessim Gaon a réussi à obtenir la suspension de cette vente aux enchères. Et donc, en théorie, le Noga Hilton n’appartient à personne. Malgré tout, on voit difficilement comment cet homme d’affaires d’origine soudanaise, arrivé à Genève en 1956, parviendra à échapper à l’expulsion le 31 décembre 2001.

A moins, bien évidemment, que le futur propriétaire du Noga Hilton (il faudra pour cela débourser entre 220 et 250 millions de francs) soit un ami de Nessim Gaon. «Alors rien ne l’empêcherait d’annuler la procédure d’expulsion et de faire un nouveau bail avec la famille de Nessim Gaon», avance La Tribune de Genève. Une hypothèse bien mince.

Ian Hamel

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