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Nouvelles contestations contre le volet éolien du plan directeur

A Sommentier, les habitants ont déjà montré leurs oppositions au parc éolien des " Monts de Vuisternens". Avec les révélations des opposants mardi, ce sont ceux concernés par le parc des "Collines de la Sonnaz" qui risquent de monter au créneau (archives). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Le volet éolien du plan directeur fribourgeois est à nouveau contesté. Mardi à Belfaux, les associations « Non au parc éolien de la Sonnaz » et Paysage libre Fribourg (PLFR) ont remis en cause le choix des sites éoliens à l’aide de documents inédits.

Obtenus grâce à la loi sur la transparence, ces documents ont incité les opposants à remettre en cause l’indépendance de la société Ennova SA lors du choix des sites éoliens prioritaires du plan directeur en 2016. « Nous avons pu constater, en particulier sur le site dit des ‘Collines de la Sonnaz’, qu’Ennova avait recyclé ses propres sites dans le plan directeur « , explique Olivier Bays, secrétaire général de l’association « Non au parc éolien de la Sonnaz ».

Avant d’être mandaté par le canton de Fribourg fin 2015, Ennova avait prospecté un peu partout en plaine dès 2011 car les sites performants situés dans les Préalpes étaient déjà pris. « En 2011, Ennova estimait dans un rapport interne, que nous avons pu consulter, que son arrivée tardive à Fribourg lui fermait la porte des sites prometteurs », déclare M. Bays. « Ce qui nous perturbe aujourd’hui, c’est que sur quatre sites sélectionnés, parmi 59, deux sont issus de conventions signées par Ennova », enchaîne-t-il.

Les documents, acquis notamment grâce à l’aide de la préposée cantonale genevoise, montrent également les détails du contrat « Juel 3 » signé par Ennova en mai 2011 avec les Services industriels de Genève (SIG). Ils révèlent que le revenu futur d’Ennova dépend de la puissance installée autorisée.

De manière concrète, l’entreprise touchait 800’000 francs par mégawatt. « A Misery, le but était de faire passer huit éoliennes de trois mégawatts dans un permis de construire peu importe le vent. Ennova espérait ainsi toucher plus de 19 millions », détaille Olivier Bays.

Lourd passif

Le choix d’Ennova pour coordonner le choix des six sites prioritaires du canton en 2015 avait déjà fait débat. A l’époque, le chef du Service de l’énergie, Serge Boschung, s’était justifié dans la presse locale en affirmant que les zones identifiées préalablement par les promoteurs n’avaient pas été prises en compte.

A la lumière des nouveaux documents, les opposants regrettent aujourd’hui que ce choix ait été fait malgré des conventions en vigueur entre Ennova et certaines communes, des audits alarmistes, des accords fonciers en vigueur avec des particuliers ou encore les cinq mandats externes confiés à la société par GreenWatt entre 2015 et 2016.

« Nous avons pu aussi observer qu’Ennova a bénéficé d’aides pour recycler ses sites en plaine dans le plan directeur de 2016 », confie Olivier Bays. Il pointe notamment le fait que le seuil minimum de vent bas ait été rabaissé de 5 mètres/seconde à 4,5. D’autre part, certains sites résiduels des Préalpes ont été éliminés notamment grâce à l’ajout de l’exigence de six éoliennes par parc.

Demande d’enquête

A la lumière de ces documents, les associations « Non au parc éolien de la Sonnaz » et PLFR ont soumis une liste de trois revendications pour régler ce qu’ils considèrent comme une « crise institutionnelle ».

Elles exigent l’ouverture d’une enquête administrative sur le Service de l’énergie, de même qu’un vote populaire dans plusieurs communes fribourgeoises sur le principe d’un parc dans le périmètre du site éolien. Enfin, une mise en oeuvre intégrale du mandat, signé par 62 députés, pour la révision du volet éolien du plan directeur est également réclamée.

Les députées au Grand Conseil Antoinette de Weck (PLR) et Christel Berset (PS) vont également déposer un postulat en ce sens. « C’est tout ce que nous pouvons faire à notre niveau car à Fribourg, l’aménagement est uniquement du ressort de l’exécutif », détaille la libérale-radicale.

Contactée par Keystone-ATS, la Chancellerie d’Etat n’a pas souhaité prendre position.

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