Pandémies: le chef de l’OMS dit les pays prêts à « faire l’Histoire »

Le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus estime que les Etats membres sont "prêts à faire l'Histoire". Lundi à Genève, il a demandé de ne pas "jeter" trois ans et demi de discussions et d'aboutir à un accord contre les pandémies.
(Keystone-ATS) « Vous être prêts à sécuriser un consensus », a affirmé le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au début d’une nouvelle série de négociations, la dernière avant l’Assemblée mondiale de la santé. Il demande aux 194 pays de faire de l’accord contre les pandémies le symbole de la possibilité de la communauté internationale de se réunir malgré les nombreuses divisions actuelles.
Une nouvelle pandémie « pourrait avoir lieu dans 20 ans ou davantage. Elle pourrait avoir lieu demain. Dans les deux cas, nous devons être préparés », a aussi dit le directeur général. Et de rappeler que des épidémies importantes, comme Ebola, sont observées actuellement dans le monde.
« Une pandémie peut tuer davantage de personnes et provoquer des perturbations économiques plus importantes qu’une guerre », a encore souligné M. Tedros. Les Etats membres avaient déjà prolongé d’un an le délai pour aboutir à un accord et se sont donnés jusqu’à l’Assemblée mondiale en mai à Genève pour le faire.
Mais les divisions restent considérables sur certaines questions. Elles sont tenaces sur la propriété intellectuelle, le partage des indications sur les pathogènes ou encore l’approche « une santé » sur la santé humaine, des autres espèces animales et de l’environnement.
Sans les Etats-Unis
Symbole de ces blocages, le lancement d’un « système multilatéral d’accès et de partage des avantages pour les agents pathogènes à potentiel pandémique » (PABS) semble compromis à court terme. Cette question pourrait faire l’objet d’une négociation séparée.
Cet accès équitable à la réponse contre une pandémie est au centre des préoccupations, alors que les premières doses étaient arrivées beaucoup plus tardivement dans les pays en développement au moment du coronavirus. Une part de la production de vaccins ou de technologies contre une urgence sanitaire internationale devrait à l’avenir être attribuée gratuitement ou à prix raisonnable à l’OMS. Des ONG redoutent que cette part soit trop peu importante.
Et un transfert de technologies des Etats riches vers les pays en développement ne se fera probablement pas de manière contraignante. Un autre problème pour les ONG.
La tâche des Etats semble d’autant plus difficile que les Etats-Unis se sont retirés du format, même s’ils assistent aux réunions. Et que l’organisation fait face aux difficultés financières, le manque à gagner s’approchant de 2,5 milliards de dollars entre cette année et 2027, selon elle.