Parcs éoliens compatibles avec l’inscription à l’Unesco
(Keystone-ATS) Le projet de parcs éoliens neuchâtelois est compatible avec le maintien du site de La Chaux-de-Fonds et du Locle sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco pour l’urbanisme horloger. Aucune installation éolienne supplémentaire ne pourra toutefois être construite.
Le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco a pris position au sujet du projet des parcs éoliens du Crêt-Meuron, d’Éole-de-Ruz et des Quatre Bornes et de leur impact sur le bien du patrimoine mondial des villes des Montagnes neuchâteloises. Ceux-ci sont déclarés « compatibles » avec l’inscription du site à l’Unesco, a indiqué mardi le Conseil d’Etat.
Le projet des parcs éoliens avait été préalablement remanié ces derniers mois par un groupe de travail réunissant des représentants de la Confédération, du canton et des communes concernées afin de réduire les nuisances.
Mesures « appropriées » à prendre
Le Conseil international des monuments et des sites (Icomos International), qui a fait une étude technique, salue les efforts déployés afin de réduire de manière significative les potentiels impacts visuels négatifs des parcs éoliens envisagés. L’organisme considère toutefois que ces derniers « font atteindre au bien les limites en termes de modification visuelle du paysage après leur construction ».
L’Icomos estime qu’aucune installation éolienne supplémentaire ne pourra être construite sur ces sites sans menacer la relation de l’urbanisme horloger avec son environnement pastoral et forestier. De manière générale, l’Unesco apprécie les efforts de ses Etats membres dans leur transition vers des énergies renouvelables, mais recommande la mise en place des mesures appropriées pour assurer la protection de la valeur universelle exceptionnelle des biens.
A ce propos, un outil d’orientation pour les projets d’énergie renouvelable sera disponible en ligne avant la fin de l’année.
Satisfaction du Conseil d’Etat
Le Conseil d’Etat est satisfait de constater que les efforts entrepris pour atténuer les impacts de ce projet sur le bien du patrimoine mondial ont « été couronnés de succès ». Il prend néanmoins bonne note des limitations posées par l’Icomos et l’Unesco.
Le gouvernement a expliqué que les démarches en vue de la mise en service des trois parcs éoliens concernés peuvent se poursuivre selon le concept éolien cantonal accepté en votation populaire le 18 mai 2014. Si l’obstacle Unesco ne barre plus la route, d’autres embûches menacent les projets.
Eoliennes de plus de 200 mètres
Le projet Eole-de-Ruz, qui va comporter sept éoliennes et qui est porté par le groupe E, a été présenté à la population de Val-de-Ruz le 18 octobre. L’association Paysage Libre Bejune a relevé que les éoliennes culmineraient à 210 mètres, soit 3,5 fois la hauteur de la tour Espacité de La Chaux-de-Fonds, et qu’elles seraient les plus grandes de Suisse et « les plus nuisibles ».
« Le projet s’avère être particulièrement néfaste pour la biodiversité. Il est prévu dans un périmètre très sensible pour la faune nicheuse. Des espèces vulnérables ou menacées ont leur territoire dans le périmètre même du parc éolien. Pas moins de 20 espèces d’oiseaux nicheurs ont été observées dans le périmètre d’étude », a indiqué Paysage Libre Bejune,
Interrogé le 7 novembre sur le projet d’Eole-de-Ruz, le Service de l’aménagement du territoire a déclaré à Keystone-ATS qu’il n’y a pas encore d’enquête publique mais une phase de consultation. Les éventuelles oppositions interviendront uniquement lors de l’enquête publique.
Pour l’instant, « nous avons reçu huit remarques écrites, dont six très positives et deux plus critiques notamment sur l’impact sur le tourisme », a expliqué le Service de l’aménagement du territoire.
Le Conseil d’Etat a rappelé que les cinq projets éoliens planifiés permettraient de couvrir au moins 20% des besoins en électricité du canton. Il a ajouté que cette énergie serait très utile pendant la saison hivernale qui représente la période avec le risque plus important de pénurie.