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À Bâle, les grosses voitures paieront plus cher pour stationner

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Keystone / Gaetan Bally

Une première en Suisse: à Bâle, plus la voiture est grande, plus les tarifs des cartes de stationnement pourront être élevés. Le cas échéant, les propriétaires de grosses voitures devront également payer des impôts plus élevés.

Les grosses voitures, en particulier les SUV, cristallisent les tensions. Dans le canton urbain de Bâle, où l’espace est restreint, de nombreuses personnes font la moue devant les grands véhicules sportifs à quatre roues motrices. L’espace sur la route est limité, les places de parking, souvent difficiles à trouver. Pourtant, les SUV ont la cote: même dans le canton urbain de Bâle-Ville, une voiture neuve sur deux est un tout-terrain de sport.

Le gouvernement a décidé d’agir. À l’avenir, les cartes de stationnement seront plus chères pour les grosses voitures. Bâle est ainsi la première ville de Suisse à appliquer des tarifs échelonnés en fonction de la longueur du véhicule.

D’après le gouvernement, Bâle est loin derrière les villes suisses comparables en matière de prix des cartes de stationnement.

Les tarifs plus élevés pour les grosses voitures visent aussi à susciter leur déplacement, explique Simon Kettner, chef de projet au Département bâlois des travaux publics et des transports (BVD): «L’objectif est de faire en sorte que davantage de voitures se garent dans un parking souterrain plutôt que dans la rue. Cela doit aussi permettre de libérer de la place pour des bandes cyclables ou des arbres».

Le gouvernement veut un effet incitatif

Selon Simon Kettner, il s’agit également d’une question d’équité: «par exemple, une petite Smart ne doit plus payer autant qu’un grand camping-car, comme c’est le cas aujourd’hui. Ce n’est pas juste». Et d’ajouter: «Nous voulons aussi obtenir un effet incitatif. Il doit y avoir globalement moins de voitures et surtout moins de grosses voitures en ville».

Les partis bourgeois de Bâle ne sont pas du tout d’accord avec ces plans. «Je suis choqué par l’ampleur des majorations. Ce n’est pas socialement acceptable pour les personnes qui ont besoin d’une voiture plus grande», déclare Daniel Seiler, député PLR du Grand Conseil et directeur de l’Automobile Club de Suisse (ACS) des deux cantons bâlois.

Les partis bourgeois de Bâle ont déjà annoncé leur opposition. Dans une intervention, ils demandent que la décision soit annulée.

Des impôts plus élevés pour les conducteurs de SUV?

En plus des tarifs plus élevés du gouvernement, certaines et certains membres du parlement bâlois souhaitent une augmentation des impôts pour les grosses voitures. C’est le député vert Raphael Fuhrer qui a déposé cette demande: «Les grosses voitures causent plus de dégâts, polluent plus l’air et nécessitent plus de surface. Il est donc juste que les propriétaires paient plus d’impôts».

Le gouvernement bâlois partage en principe cette orientation. Cependant, l’initiative n’est pas réalisable. «La demande est formulée de manière trop restrictive et n’est pas applicable en l’état. En outre, il n’est pas judicieux d’avoir une solution bâloise isolée sur le thème de la mobilité», indique la conseillère d’Etat bâloise compétente Stephanie Eymann (Parti Libéral-démocrate de la ville de Bâle). Le gouvernement souhaite que l’intervention soit soumise sous une forme atténuée. C’est le Parlement qui en décidera.

Traduit de l’allemand par Emilie Ridard

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