Piste cyclable: le Valais teste une peinture photoluminescente
(Keystone-ATS) Le Valais teste actuellement une peinture photoluminescente sur un tronçon cyclable sans éclairage public situé hors localité entre Vouvry et Vionnaz. Une première en Suisse qui vise à améliorer le confort des cyclistes et leur sécurité à moindre coût.
La peinture qui capte la lumière en journée pour ensuite la restituer dans l’obscurité a été appliquée sur un kilomètre, le long de la route cantonale qui relie les deux localités du Chablais valaisan. « Nous avons choisi ce tronçon notamment, car il est représentatif des endroits, où le cycliste peine à sentir le tracé de nuit », explique Sébastien Terrettaz, ingénieur au Service de la mobilité.
Le marquage photoluminescent doit agir comme un guide lumineux bien plus efficace que les phares d’un vélo, de manière à offrir une certaine sécurité aux cyclistes, relève Sébastien Terretaz. Le service a aussi identifié dans cette peinture, déjà posée en divers endroits en France, un moyen « d’améliorer l’attractivité de l’infrastructure cyclable afin d’encourager le transfert modal ».
D’un point de financier, la solution serait aussi avantageuse: cette peinture s’applique à l’identique des peintures conventionnelles et « n’engendre qu’un surcoût modéré en regard du gain de confort et de sécurité de l’aménagement ». Elle éviterait ainsi « la réalisation d’éclairages publics coûteux et à fort impact sur l’environnement », note aussi le Service de la mobilité dans un communiqué.
Mesurer sa durabilité
L’expérience doit durer un an. Le temps pour le service de tester la durabilité du marquage, notamment si sa luminescence tient réellement toute la nuit et si elle reste la même au fil des mois. Selon le fournisseur, il suffit ensuite de quelques minutes, même à couvert en pleine forêt ou avec des conditions météorologiques difficiles (pluie, brouillard, etc.), pour charger la peinture jusqu’à une durée de luminosité de 10 heures. « Une promesse qu’il nous faut vérifier », explique Sébastien Terrettaz.
Sur place lors du marquage, l’ingénieur note que « dès que l’obscurité survient, le rendu est très bon ». Le Service de la mobilité compte toutefois s’assurer que la luminosité n’affecte pas la faune. Elle ne devrait pas éblouir les automobilistes dont les phares sont plus forts que la lumière diffusée par la peinture, ajoute Sébastien Terrettaz. Deux produits sont sur le banc d’essai entre Vouvry et Vionnaz.
Pour mettre en place ce test, le service valaisan de la mobilité a approché l’Office fédéral des routes qui, intéressée par les résultats, a donné son feu vert au projet. Si ceux-ci s’avèrent concluants, il s’agira alors de débuter les démarches en vue de son homologation par les autorités compétentes. « Nous en sommes aux balbutiements mais à terme, cette solution pourrait être étendue à des zones cyclables non éclairées, qui n’inspirent pour l’heure pas confiance aux cyclistes ».