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Marché du travail

La Suisse est un pays assez stable en ce qui concerne l'emploi. Même la crise de 2007-2008 n’a eu que des effets limités.

La Suisse est un pays qui travaille beaucoup. Les statistiques indiquent un temps d’occupation moyen relativement long en comparaison internationale. Le pays est également connu pour ses hauts salaires.

La main d’œuvre locale ne suffit cependant pas à répondre aux demandes de l’économie nationale. Près d’un travailleur sur trois est étranger. 

Temps de travail et salaires

La durée du temps de travail est plutôt longue en Suisse: en 2009, elle représentait en moyenne 41,7 heures par semaine pour les postes à plein temps, comme l’indique l’Office fédéral de la statistique.

A plein temps, selon la loi, les employés ont droit à au moins quatre semaines de vacances payées par an (20 jours ouvrables); jusqu’à 20 ans révolus, c’est cinq semaines. C’est donc moins que dans beaucoup d’autres pays d’Europe. A ces vacances s’ajoutent, suivant les cantons, 8 à 10 jours fériés officiels.

Les femmes ont droit à un congé maternité: durant les 14 semaines qui suivent la naissance, elles obtiennent 80% de leur revenu moyen avant l’accouchement – jusqu’à un maximum de 196 francs par jour.

Une enquête de 2012 réalisée par la grande banque suisse UBS dans 73 villes du monde entier a montré que Zurich et Genève figuraient certes parmi les villes les plus chères du monde, mais aussi parmi les agglomérations où les salaires nets sont les plus élevés. Comparées avec les autres villes, le pouvoir d’achat est élevé.

Sur l’ensemble du pays, le niveau des salaires diffère toutefois selon les régions et les branches. La dernière enquête sur les salaires dans les cantons  réalisée par l’Office fédéral de la statistique montre dans les revenus annuels par tête d’habitant une différence de 77’000 francs entre les régions aux salaires les plus hauts et les plus bas. A Bâle-Ville, le revenu par tête était de 115’178 francs par an, dans le Jura de 38’070 francs.

Le décalage s’explique par les différences d’activités économiques dans les diverses régions. La cause des hauts salaires en région bâloise est l’industrie pharmaceutique. Les centres financiers de Zurich et Genève conduisent eux aussi à un revenu par tête élevé et à un haut pouvoir d’achat.

Chômage

Comparée aux Etats voisins, la Suisse continue à afficher un taux de chômage très bas. Comme pour les salaires, on note pour le chômage des différences régionales: dans les cantons latins, les taux sont généralement plus élevés qu’en Suisse alémanique. En outre, les femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes et les étrangers plus que les Suisses.

Main-d’œuvre étrangère

Presque un tiers des salariés en Suisse sont des étrangers. Pour fonctionner, l’économie suisse a aujourd’hui besoin de nombreux travailleurs étrangers de toutes catégories.

L’ouverture du marché du travail suisse dans le cadre de l’accord sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne (UE) a conduit à une importante immigration de main-d’œuvre étrangère.

D’autres informations officielles concernant l’accord sur la libre circulation sur le site du Secrétariat d’Etat aux migrations.

La plus grande partie des travailleurs de l’UE proviennent d’Italie, mais la plupart pour un temps relativement limité. Mais les Italiens sont aussi le groupe où l’on trouve le plus de travailleurs qui résident depuis 30 ans ou plus en Suisse.

Les Allemands forment à leur tour, depuis quelques années, un groupe important. Pour eux, la Suisse est devenue la terre d’émigration préférée. Cette «vague allemande» suscite une certaine crainte et «les Allemands en Suisse» constituent régulièrement un thème pour les médias. La plupart des Allemands restent moins de quatre ans en Suisse. Beaucoup d’entre eux sont très qualifiés et travaillent comme managers, enseignants et dans le secteur médical.

L’Office fédéral de la statistique publie régulièrement des données concernant la population étrangère en Suisse.

Frontaliers

Les frontaliers constituent une catégorie à part de la main-d’œuvre de l’UE et de l’AELE. Ce sont des personnes qui travaillent en Suisse, mais qui conservent leur domicile principal dans leur pays et y retrournent au moins une fois par semaine. Naguère, les frontaliers devaient vivre et travailler dans des zones délimitées le long des frontières. Cette restriction a été levée.

Pour les ressortissants de quelques-uns des plus récents Etats de l’UE, il existe des délais transitoires. Les détails des réglementations pour ces Etats se trouvent sur le site Internet du Secrétariat d’Etat aux migrations.

Plus de la moitié des frontaliers vivent en France. Des groupes plus réduits proviennent d’Italie et d’Allemagne. La plupart des frontaliers travaillent autour de l’Arc lémanique, dans le nord-ouest de la Suisse et au Tessin.

Personnes exerçant une activité lucrative indépendante

Les ressortissants de l’UE et de l’AELE peuvent aussi exercer en Suisse une activité lucrative indépendante. Mais ils doivent demander le permis de séjour correspondant.

Les autorités cantonales chargées des migrations et de l’emploi délivrent les informations à ce sujet.

Des informations générales concernant la création d’entreprise se trouvent, pour les petites et moyennes entreprises (PME), sur la page d’accueil du site du Secrétariat d’Etat à l’économie.

Réduction du temps de travail

Fondamentalement, la situation sur le marché suisse du travail est plutôt stable. La récente crise économique n’a pas entraîné de conséquences catastrophiques avec des taux de chômage élevés comme dans d’autres pays. Le chômage reste toutefois depuis des années l’un des principaux soucis de la population suisse.

Le fait que le chômage n’a pas explosé durant la récente crise est aussi dû au fait qu’entreprises et autorités cherchent, en période de récession, des solutions de réduction du temps de travail (chômage partiel).

Concrètement, pour éviter des licenciements, les entreprises peuvent raccourcir le temps de travail (à quatre jours par semaine, par exemple). Les salariés au chômage partiel perçoivent alors de la caisse de chômage 80% de leur perte de gain.

L’entreprise doit obtenir l’agrément des salariés et annoncer le chômage partiel à l’autorité compétente du canton. Les indemnités pour chômage partiel ne sont versées que pour un temps limité. Au cours de la récente crise, le gouvernement a allongé cette durée de 12 à 18 mois puis, dans un deuxième temps en mars 2010, à 24 mois.

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