Les loyers suisses toujours plus chers
Les prix des loyers en Suisse ont augmenté de manière significative au cours des dix-huit derniers mois. Les logements à louer se font rares. La solution n’est guère en vue.
Quiconque trouve actuellement un appartement à louer libre en Suisse peut s’estimer heureux. Selon une étude immobilière de la banque RaiffeisenLien externe, le marché du logement locatif n’a pas été aussi tendu depuis longtemps.
Selon Fredy Hasenmaile, économiste en chef de Raiffeisen, ce problème va encore s’aggraver, car très peu de nouveaux objets sont actuellement prévus. «Nous assisterons à une nouvelle pénurie de logements au cours des deux ou trois prochaines années», prédit-il.
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Des loyers existants qui ne bougent pas
Les prix des loyers réagissent également à la raréfaction. Selon l’étude, les loyers proposés ont augmenté de 4,7% l’année dernière. Ce chiffre est nettement supérieur au renchérissement et aux loyers existants.
L’écart entre les loyers proposés et les loyers existants se creuse donc à nouveau, ce qui a pour effet de diminuer l’incitation à changer d’objet de location.
Pour Fredy Hasenmaile, l’une des causes de ce phénomène est à chercher du côté du droit du bail, car celui-ci ne permet d’augmenter les loyers existants que dans des conditions limitées, par exemple en cas d’adaptation du taux de référence.
Les loyers existants sont trop figés et ne peuvent guère être augmentés, constate l’expert. L’une des conséquences est que les locataires restent plus longtemps dans leur logement, généralement trop grand, car les nouveaux baux pour des appartements plus petits seraient nettement plus chers. Et ce, alors qu’ils pourraient par exemple changer de logement pour un plus petit après le départ des enfants.
Comme le montre l’étude, l’âge a un effet sur la surface de logement: alors que les personnes âgées de 18 à 25 ans occupent en moyenne 34 mètres carrés, les personnes de plus de 66 ans vivent nettement plus à l’aise avec une surface habitable de 58 mètres carrés.
«Gaspillage de l’espace habitable»
Cet effet entraînerait un gaspillage évident de l’espace de logement. «Si l’on pouvait augmenter un peu les loyers existants, on pourrait alors faire baisser les loyers proposés», propose Fredy Hasenmaile. Selon lui, l’idée est un jeu à somme nulle où, en fin de compte, tous les locataires seraient mieux lotis.
L’Association suisse des locataires serait tout sauf satisfaite de cette solution. Son vice-président Michael Töngi explique que le marché est de toute façon déjà suffisamment difficile. «Cette solution signifierait que les loyers augmenteraient sans prestation supplémentaire, ce qui serait extrêmement explosif», dit-il.
Le marché suisse du logement locatif reste donc chaud. Selon l’étude, un refroidissement n’est pas en vue pour l’instant. Mais si l’évolution se poursuit au même rythme, il se pourrait que l’achat devienne bientôt plus avantageux que la location.
Traduit de l’allemand par Olivier Pauchard
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