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Colis piégé à l’ambassade suisse à Rome

L'entrée de l'ambassade de Suisse à Rome. Keystone

Un colis piégé livré jeudi à l'ambassade de Suisse à Rome a blessé gravement aux mains un employé de la représentation helvétique. L’homme a été transporté à l'hôpital. Selon les médias italiens, les enquêteurs semblent privilégier la piste anarchiste.

L’homme blessé gravement dans l’explosion est un Suisse de 53 ans préposé à la correspondance de la représentation helvétique. Ses jours ne sont pas en danger, mais il risque l’amputation des deux mains, a indiqué le directeur de la centrale des secours, Livio De Angelis. Il a été transféré dans une polyclinique de la capitale italienne.

Les carabiniers se sont immédiatement rendus à l’ambassade suisse, qui se trouve dans le nord de la ville, non loin du parc de Villa Ada, pour procéder à une enquête.

Un peu plus tard, une autre bombe a explosé à l’ambassade du Chili, faisant elle aussi un blessé.

Piste anarchiste

«Pour le moment, nous n’avons connaissance d’aucune revendication. Les forces de l’ordre sont immédiatement intervenues et sont au travail», a indiqué l’ambassade de Suisse à Rome dans un communiqué. Absence de revendication confirmée au ministères des Affaires étrangères à Berne.

Selon les agences de presse italiennes, analystes experts en antiterrorisme semblent toutefois n’avoir aucun doute sur l’implication de la mouvance anarchiste.

Ces sources rappellent notamment que plusieurs anarchistes italiens sont actuellement incarcérés en Suisse. Parmi eux figurent trois militants – deux Italiens et un Suisse résidant dans la Péninsule – arrêtés le 15 avril à Zurich et soupçonnées d’avoir préparé une attaque à l’explosif contre le siège suisse d’IBM à Rüschlikon, dans la banlieue zurichoise.

Lors de leur arrestation, des explosifs et d’autres ustensiles pouvant servir à une attaque avaient été découverts dans leur véhicule. A ces éléments s’ajoutent une lettre de revendication renvoyant au projet d’attaque contre le siège suisse d’une entreprise internationale.

Peut également être cité l’«écoterroriste» suisse Marco Camenisch, arrêté en Italie en 1991 et condamné pour l’assassinat d’un douanier à Brusio, dans le canton des Grisons.

Condamnation et précédents

 

A Berne, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey s’est dit très affectée par l’attentat de Rome. Elle a vivement condamné un acte «sournois et impardonnable», dans un communiqué diffusé jeudi soir par le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE).

La cheffe de la diplomatie helvétique a tenu aussi à exprimer sa «profonde sympathie» au collaborateur blessé et à ses proches. Micheline Calmy-Rey «espère de tout cœur» avoir rapidement «des bonnes nouvelles sur son état de santé».

Les mesures de sécurité à l’ambassade suisse à Rome ont été renforcées, avec la collaboration des autorités italiennes. Le DFAE ne peut communiquer de précisions à ce sujet, «pour des raisons évidentes».

A Rome, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a fermement condamné cet attentat. Il s’est dit solidaire avec «les amis suisses» et tout le personnel de la représentation helvétique.

Il a aussi souhaité que l’employé de l’ambassade blessé puisse «pleinement se rétablir le plus rapidement possible».

Récemment, l’ambassade de Rome avait déjà eu maille à partir avec un engin déposé le 20 octobre par des inconnus sur le mur d’enceinte, mais qui n’avait pas explosé.

Et le 2 novembre, un engin piégé de faible puissance avait pris feu devant l’ambassade de Suisse dans le centre d’Athènes mais n’avait pas fait de blessé. La police grecque avait alors également découvert des colis piégés adressés aux ambassades de Bulgarie, de Russie, du Chili et d’Allemagne.

Selon le ministère suisse des Affaires étrangères:

Les deux pays entretiennent de longue date de bonnes relations caractérisées par des liens économiques, politiques, humains et culturels étroits, une langue commune et des contacts réguliers à tous les niveaux.

 

L’importante communauté italienne en Suisse, qui compte près de 500’000 personnes (doubles nationaux italo-suisses compris), ainsi que les quelque 48’000 Suisses expatriés dans la péninsule, constituent un fondement des relations étroites entre les deux pays.

 

Depuis des années, l’Italie est le deuxième partenaire commercial de la Suisse. Elle réalise régulièrement un bilan commercial excédentaire (2009 : 2,1 milliards de francs suisses). L’Italie représente pour la Suisse le deuxième marché d’exportation et le troisième marché d’importation.

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