La Suisse critique le Conseil de sécurité de l’ONU
La Suisse n'est pas satisfaite du rapport annuel que le Conseil de sécurité de l'ONU a rédigé pour l'Assemblée générale, selon l'ambassadeur suisse auprès de l'ONU, Peter Maurer.
Berne veut contribuer à accélérer les réformes de l’organe le plus puissant des Nations Unies, a répété M. Maurer lundi devant l’Assemblée générale de l’ONU.
Le rapport donne certes une vue d’ensemble du travail du Conseil de sécurité, mais les Nations Unies auraient toutefois davantage besoin d’une évaluation analytique des activités du Conseil, selon le diplomate helvétique.
La Suisse continue à défendre un élargissement du Conseil. Mais ce dernier doit pouvoir travailler rapidement et efficacement, a souligné Peter Maurer.
Il faut rappeler que l’Inde, le Japon, l’Allemagne et le Brésil font campagne pour obtenir un siège permanent. Les pays africains veulent eux aussi une représentation constante. Mais en l’état, tout reste ouvert.
Quant au droit de veto, il ne doit en aucun cas être étendu à d’autres pays, car cela nuirait au processus de décision. Berne plaide en outre pour que ce droit de veto ne puisse pas être utilisé dans les cas de génocide et de crimes contre l’humanité. Dans les autres cas de figure, les pays recourant à ce moyen de blocage devraient être obligés de motiver leur décision.
Les cinq membres permanents devraient aussi avoir à expliquer pourquoi ils opposent leur veto à telle ou telle résolution, suggère la Suisse.
Efficacité et transparence
Quant à l’élargissement du Conseil, il devrait intervenir selon des critères objectifs, comme la grandeur du pays et le nombre d’habitants, ou encore le montant de ses contributions financières à l’organisation ou le nombre de soldats qu’il met à disposition. Il doit aussi refléter la nouvelle donne géopolitique.
Une initiative présentée par la Suisse et quatre autres pays, visant à améliorer le fonctionnement du Conseil, reste par ailleurs d’actualité, selon M. Maurer.
Le Conseil de sécurité a tenu compte des réserves des pays non-membres et a pris lui-même des mesures pour augmenter sa transparence et son efficacité, a relevé le diplomate helvétique.
Pour la Suisse cependant, il faut aller encore plus loin. Le diplomate a notamment souhaité des rapports plus fréquents sur des crises actuelles, ce qui augmenterait la confiance des membres de l’ONU envers le Conseil.
swissinfo et les agences
Depuis son adhésion à l’ONU en septembre 2002, la Suisse fait de la réforme du Conseil de sécurité l’une de ses priorités.
Pour elle, le nombre de sièges devrait augmenter pour favoriser une meilleure représentativité. Le droit de veto ne devrait être exercé qu’exceptionnellement.
En juin à New York, la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a exposé les projets suisses de réforme au secrétaire général Kofi Annan.
L’une de ces propositions – le remplacement de la Commission des droits de l’homme discréditée par un Conseil des droits de l’homme – a été adoptée par l’Assemblée générale.
Le Conseil de sécurité de l’ONU est composé de 15 membres – 5 permanents et 10 élus pour deux ans.
Il a l’autorité pour dépêcher des troupes de maintien de la paix dans les zones de conflit.
Il peut autoriser des mesures de maintien de l’ordre, des sanctions économiques ou des actions militaires collectives.
La Suisse a rejoint l’ONU en septembre 2002 après un vote populaire. Elle est absente du Conseil de sécurité.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.