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La Suisse est championne du monde des votations – aussi en termes de diversité

Main glissant un bulletin dans une urne de vote
Keystone / Michael Buholzer

689. C’est le nombre de questions qui ont été posées aux Suisses les dimanches de votation depuis 1848. Si l’on y ajoute toutes les votations cantonales, ce nombre peut être encore être multiplié par dix.

Il s’agit là d’un record mondial. Selon les nouvelles évaluations du Centre pour la démocratie d’Aarau (ZDA), la Nouvelle-Zélande et la petite principauté du Liechtenstein occupent les deux marches suivantes du podium, toutes deux avec une bonne centaine de questions de vote au niveau national.

Les votations populaires à la conquête du monde

Si l’on considère l’évolution sur une longue période, depuis le début du siècle dernier, la Suisse a de plus en plus de compagnie dans le monde des États en matière de votations populaires.

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L’étude du ZDA relève qu’aujourd’hui, plus de 70% des États ont déjà organisé un référendum au niveau national. Et les votations ne se déroulent pas seulement en Europe occidentale ou en Amérique du Nord, mais aussi dans des États d’Afrique ou d’Amérique du Sud.

Pas l’apanage des démocraties

Robin Gut, politologue à l’université de Zurich et coauteur de l’étude, a une explication pour cette popularité croissante des référendums dans le monde entier. «Je suppose que les puissants du monde entier ont de plus en plus besoin d’impliquer le peuple. Ils veulent montrer qu’ils sont à l’écoute du peuple», dit-il. Ce que cette déclaration laisse déjà entendre, c’est  qu’une votation populaire ne doit pas être lancée pour ainsi dire «d’en bas».

Souvent, ce n’est pas le peuple qui – comme en Suisse – provoque une votation par le biais d’une initiative ou d’un référendum. Dans les pays autoritaires, il existe également des référendums organisés par le régime, afin de légitimer son pouvoir. «Nos données montrent qu’il y a même plus d’autocraties qui organisent des référendums que d’États démocratiques», indique Robin Gut.

Une large palette de thèmes

C’est pourquoi il est insuffisant de se contenter de compter les votations dans le monde. Les politologues et les juristes ont donc examiné la banque de données des votations populaires, gérée par différentes universités suisses depuis 1994, selon d’autres critères, en évaluant par exemple les thèmes sur lesquels le peuple est consulté. Il en ressort des différences très intéressantes.

«En Suisse, il existe une multitude de sujets sur lesquels voter, de la loi Covid à la protection du climat en passant par les projets fiscaux. À l’étranger, cet éventail de thèmes est beaucoup plus restreint», explique le politologue. Là-bas, le thème de vote qui revient de loin le plus souvent porte sur des questions d’organisation de l’État – il peut s’agir de la taille du parlement ou de la durée du mandat à la tête de l’État.

La Suisse est donc loin d’être la seule au monde en matière de votations populaires. Mais en termes de fréquence et de diversité des thèmes, elle occupe la première place – avec son petit voisin, la Principauté de Liechtenstein.

Cet article a été diffuséLien externe pour la première fois dans le cadre de l’émission radiophonique «Echo der Zeit», le 09.07.2023 à 18h00


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