La Suisse réclame l’arrêt de la violence à Gaza
La ministre Micheline Calmy-Rey appelle à l'arrêt des opérations israéliennes dans la bande de Gaza. Devant le Conseil des droits de l'homme, elle a qualifié d'«intenable» la situation des civils.
Dimanche, l’ONU et l’Union européenne ont également appelé au respect du droit humanitaire.
La conseillère fédérale Calmy-Rey a appelé Israéliens et Palestiniens à la retenue, à la reprise du dialogue et au respect du droit international humanitaire. Elle a demandé au Conseil, réuni à Genève jusqu’au 28 mars, de se saisir de la «situation grave» à Gaza.
«La Suisse réclame la fin immédiate de l’opération menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza», a déclaré la cheffe du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), en soulignant que cette opération a «causé des victimes civiles, y compris des enfants».
La Suisse exige également la fin des tirs de roquettes sur le territoire palestinien. «Une escalade de la violence n’apportera aucune solution durable pour les deux peuples», a souligné Mme Calmy-Rey.
«La situation de la population civile dans la bande de Gaza est intenable. Il s’agit de manière générale de mettre fin aux attaques indiscriminées contre des civils, de geler tout développement des colonies de peuplement et de respecter la liberté de mouvement», a déclaré la cheffe de la diplomatie suisse.
Condamnations tous azimuts
Sur le plan international, l’opération s’est soldée par de vives critiques contre Israël. A commencer dimanche par la présidence slovène de l’Union européenne, qui a critiqué l’«usage disproportionné» de la force par l’armée israélienne, tout en dénonçant les tirs de roquettes du Hamas sur le territoire israélien.
De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné dimanche les violences à Gaza et dans le sud d’Israël, lors d’une réunion d’urgence convoquée à la demande du président palestinien Mahmoud Abbas.
Tout en reconnaissant à Israël le droit de se défendre, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a critiqué «l’usage excessif de la force qui a tué et blessé tant de civils, y compris des enfants».
Enfin, la Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Louise Arbour a demandé l’ouverture d’une enquête impartiale sur la mort des civils.
Mme Arbour demande également à la communauté internationale de renforcer ses pressions pour obliger les deux camps à respecter leurs obligations et pour que leur non-respect soit traité de manière adéquate.
Mission de l’ONU
L’ONU devrait entamer des pourparlers directement avec le mouvement islamiste du Hamas, selon une proposition faite lundi par le rapporteur spécial de l’ONU sur les territoires palestiniens.
«Les Nations unies sont l’organe approprié pour démarrer de tels pourparlers, entre le Hamas à Gaza, le gouvernement israélien et l’autorité palestinienne à Ramallah», a affirmé John Dugard.
Il a critiqué le fait que «pour le moment, les Nations unies sont empêchées par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël de parler au Hamas», les laissant «sans pouvoir pour remplir leur principal mandat qui est de maintenir la paix internationale».
Le CICR intervient
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé avoir envoyé lundi un premier convoi d’aide d’urgence d’Amman, en Jordanie, vers les territoires palestiniens.
Le CICR tente actuellement de négocier avec les autorités israéliennes l’aménagement d’un corridor humanitaire vers la bande de Gaza et la Cisjordanie.
Il a sommé Tel Aviv de cesser ses «attaques surprises» qui ont fait des centaines de sans-abri palestiniens.
swissinfo et les agences
Les troupes israéliennes se sont retirées du nord de la Bande de Gaza lundi au terme d’une incursion en territoire palestinien pour faire cesser les tirs de roquettes des islamistes du Hamas sur l’Etat hébreu.
L’offensive a fait plus de cent morts à Gaza depuis mercredi, selon les services médicaux palestiniens.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a suspendu les pourparlers de paix avec l’Etat hébreu.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a affirmé lundi que l’armée allait continuer ses opérations contre le Hamas.
De nombreux Etats ont protesté et des manifestations ont été organisées dans plusieurs pays arabes, dont la Syrie, la Jordanie, le Liban et l’Egypte.
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