Le monde est satisfait de l’élection de Barack Obama

Les habitants du Kenya se sont tout particulièrement réjouis de la victoire de Barack Obama. Keystone

Les messages de félicitation n'ont cessé d'affluer du monde entier après l'annonce de la victoire de Barack Obama. Globalement, ces réactions sont positives. En Suisse, la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey se réjouit d'un prochain «changement de méthodes» à la Maison Blanche.

Le nouveau président des Etats-Unis Barack Obama «parle comme nous», selon Micheline Calmy-Rey. Barack Obama «parle de dialogue, de droits humains, de changement climatique», a estimé la cheffe de la diplomatie suisse sur les ondes de la Radio suisse romande. Avec lui, c’est un «changement d’attitude» qui va s’instaurer. Barack Obama privilégie «le multilatéralisme et les solutions diplomatiques aux conflits», souligne-t-elle.

Il ne faut cependant «pas se faire d’illusion»: en tant que président des Etats-Unis, Barack Obama va défendre avant tout les intérêts de son pays, relativise Micheline Calmy-Rey. Il n’y aura pas de changement stratégique fondamental dans la politique extérieure, selon elle.

«Choix de l’avenir»

Quant à Pascal Couchepin, il a estimé sur les ondes de la Radio Suisse Romande que l’élection de Barack Obama constituait le «choix de l’avenir». Pour le président de la Confédération, il s’agit aussi d’un choix nécessaire.

En élisant un président noir et un vice-président catholique, «l’Amérique a montré qu’elle était capable d’ouvrir de nouvelles frontières», a déclaré Pascal Couchepin. Selon lui, «le nouveau président est capable de prendre en compte les intérêts des autres pays» mieux que l’administration actuelle.

Interrogé sur l’avenir de la question fiscale entre Washington et Berne, Pascal Couchepin estime qu’«il n’y aura pas moins de pressions». Les Etats-Unis défendent d’abord leurs propres intérêts et Barack Obama est capable de «méthodes redoutables», a-t-il dit.

Une Amérique ouverte

Les réactions ont également été positives du côté des autres pays. Généralement, les responsables des différents Etats saluent la nouvelle donne en provenance de Washington.

«Au moment où nous devons faire face tous ensemble à d’immenses défis, votre élection soulève en France, en Europe et au-delà dans le monde un immense espoir. Celui d’une Amérique ouverte, solidaire et forte qui montrera à nouveau la voie, avec ses partenaires, par la force de l’exemple et l’adhésion à ses principes», a ainsi communiqué à Barack Obama le président français Nicolas Sarkozy.

Même son de cloche du côté de l’Union européenne. «Nous devons faire de la crise actuelle une nouvelle opportunité. Nous avons besoin d’un ‘new deal’ dans un nouveau monde. J’espère sincèrement que sous la direction du président Obama les Etats-Unis d’Amérique joindront leurs forces à l’Europe pour piloter ce ‘new deal’. Au bénéfice de nos sociétés, au bénéfice du monde», a déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

L’espoir en Afrique

Etant donné les origines du futur président des Etats-Unis, son élection a suscité des réactions enthousiastes dans le continent africain.

«Nous Kényans sommes immensément fiers de vos racines kényanes. Votre victoire est non seulement une source d’inspiration pour des millions de gens à travers le monde mais elle a aussi une résonance particulière pour nous, ici au Kenya», s’est réjoui le président du Kenya Mwai Kibaki.

Quant au président sud-africain KgalemaMotlanthe, il a déclaré: «L’Afrique, qui aujourd’hui est fière de ce que vous avez réalisé, ne peut qu’attendre avec impatience d’engager une relation de travail fructueuse avec vous au niveau bilatéral et multilatéral (…) pour créer un monde meilleur pour tous. Nous exprimons l’espoir que la pauvreté et le sous-développement en Afrique, qui restent un défi pour l’humanité, continuera à recevoir une attention grandissante de la part de la nouvelle administration.»

Le monde musulman entre joie et réserve

Les relations entre Israël et les Etats-Unis sont promises à «un bel avenir» après la victoire de Barack Obama, a déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires Etrangères Yigal Palmor. Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a lui aussi félicité Barack Obama et l’a appelé à «accélérer les efforts déployés en vue de parvenir à la paix» au Proche-Orient.

Quant au mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, il a appelé Barack Obama à «tirer la leçon des erreurs» des précédentes administrations, et «notamment celle de (George W.) Bush», envers le monde arabo-musulman.

Ali Aghamohammadi, proche conseiller du Guide de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei a pour sa part déclaré: «Le président élu a promis des changements de politique. Il y a moyen d’améliorer les liens entre l’Amérique et l’Iran si Obama met en œuvre ses promesses de campagne, y compris le refus d’une confrontation avec des pays tiers, contrairement à ce que Bush a fait en Irak et en Afghanistan, et la priorité accordée aux questions qui concernent l’Amérique.»

Le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, a pour sa part réagi avec réserve. «Nous respectons le choix des Américains, a-t-il déclaré. «Nous ne pensons pas qu’il y aura un brusque changement politique, et il n’y aura pas un désengagement rapide américain d’Irak, car une affaire importante se joue ici.»

swissinfo et les agences

Une victoire écrasante

Le taux de participation a atteint un niveau «sans précédent» dans plusieurs Etats clés. Certains experts estimaient qu’entre 130 et 135 millions d’électeurs pourraient avoir voté, contre 120 millions en 2004.

Non seulement M. Obama a conservé les Etats remportés par John Kerry il y a quatre ans, mais il a conquis plusieurs fiefs républicains comme l’Ohio et la Floride qui avaient voté pour M. Bush en 2000 et 2004 ainsi que la Virginie qui n’avait pas voté pour un démocrate à la présidentielle depuis 1964. Il a également remporté les Etats du Nouveau-Mexique, du Colorado, et de l’Iowa, trois Etats remportés par le républicain George W. Bush en 2004.

M. McCain est donné vainqueur dans le Kentucky, la Caroline du sud, le Tennessee, l’Oklahoma, l’Arkansas, l’Alabama, la Géorgie, le Dakota du Nord, le Wyoming, la Louisiane, la Virginie-Occidentale, le Texas, le Mississippi, Missouri, l’Utah, le Nebraska et le Kansas.

swissinfo.ch