Les milliards de la prévention contre les inondations
Plusieurs spécialistes de l'administration fédérale ont averti ce week-end qu'une protection efficace contre les inondations doit passer par des investissements se chiffrant en milliards de francs.
Pendant ce temps, après les intempéries du milieu de semaine, la situation est quasiment revenue à la normale dans les régions touchées.
Les dernières intempéries ont montré que le système de régulation des eaux en plaine a ses limites, déclare le vice-directeur de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) dans la «SonntagsZeitung».
La Confédération, les cantons et les communes doivent réfléchir à des scénarios drastiques afin d’être mieux préparé à ces situations, selon Andreas Götz, qui évoque des investissements de plusieurs milliards de francs.
Les autorités doivent être particulièrement attentives à l’état actuel des digues et des canaux. Si le barrage de Port, près de Bienne, venait par exemple à être endommagé, les conséquences seraient catastrophiques.
Très concrètement, ce barrage règle toute la masse d’eau charriée par l’Aar depuis l’Oberland bernois vers l’est du Plateau suisse…
Parmi les installations qui nécessitent un assainissement, Andreas Götz cite la digue de l’Aar à Döttingen (Argovie) et les canaux de Hagneck (coulant dans le Lac de Bienne) et de la Linth (qui rejoint le Lac de Zurich).
100 millions de plus
Chef de la division prévention des dangers du même OFEV, Hans Peter Willi va dans le même sens. Il a indiqué à plusieurs médias que la Confédération assume près de la moitié des coûts des mesures de protection contre les inondations.
Pour l’année prochaine, 147 millions sont inscrits au budget. Et selon lui, il en faudrait environ 100 de plus, compte tenu des projets soumis par les cantons après les intempéries de 2005.
Invoquant l’état des finances fédérales, le gouvernement a refusé d’augmenter les moyens disponibles l’an dernier. Mais le Parlement l’a obligé à faire un geste en faveur des cantons les plus touchés.
Hans Peter Willi est d’avis qu’il faut faire vite: «Nous sommes convaincus que la prévention est rentable», déclare-t-il. Un franc investi dans les mesures préventives permet d’économiser 5 à 7 francs de dégâts. Les mesures sont d’autant plus urgentes que le réchauffement climatique devrait multiplier les intempéries.
Normalisation en cours
Dans les régions touchées par les fortes intempéries de la semaine dernière, la situation était quasiment revenue à la normale dimanche même si les travaux de déblaiement et de nettoyage se poursuivaient en divers endroits.
Dans la région bâloise, la navigation sur le Rhin a pu reprendre, tant du côté helvétique qu’allemand et le niveau du fleuve se situe à nouveau en-dessous de la limite de danger.
Sur le rail, les trains circulent normalement sur tout le territoire, à l’exception de trois lignes encore interrompues, dont le tronçon Fribourg-Berne.
swissinfo et les agences
Afin de pouvoir mener une véritable politique de prévention de la montée des eaux, la Confédération souhaite finaliser l’élaboration de la carte nationale des dangers d’ici 2011.
Seul un tiers de cette carte est prête, indique Roberto Loat, responsable du dossier auprès de l’OFEV, qui met ce retard sur le compte du manque de volonté politique des cantons et de l’insuffisance de ressources de leurs offices en charge de la réalisation.
Pour accélérer la manoeuvre, la Confédération a décidé de les indemniser jusqu’à hauteur de 70%. L’élaboration d’un mètre carré de la carte coûte environ 5000 francs.
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