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Marc Furrer jette l’éponge

Marc Furrer n'a pas obtenu assez de soutien pour devenir secrétaire général de l'UIT. Keystone

Marc Furrer ne sera pas le prochain secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT). Le Suisse a renoncé jeudi, après deux tours de scrutin.

Le président de la Commission de la communication a en effet manqué de soutien et n’est arrivé qu’en 4e position.

«M. Furrer a été surpris par son faible résultat, alors qu’il avait postulé à la demande de pays africains et européens. Mais le jeu des alliances a joué contre lui», explique le porte-parole de l’Office fédéral de la communication (OFCOM), Roberto Rivola. Le fait que la Suisse ne fasse pas partie d’un groupe important a joué contre son candidat, estime-t-il.

Les pays européens ont voté pour son concurrent allemand Matthias Kurth – président de l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications – alors que toutes les voix des pays africains sont allées au représentant du Mali Hamadoun Touré – actuel directeur de la section développement à l’UIT.

Au total, six candidats briguaient la succession du Japonais Yoshio Utsumi, arrivé au terme de ses huit ans de mandat. La bataille finale, qui se déroulera vendredi, ne verra plus s’affronter que le candidat du Mali et celui l’Allemagne. Marc Furrer a demandé à ceux qui l’ont soutenu de reporter leur voix sur le représentant de l’Allemagne.

Ancien ministre suisse de la communication et actuel conseiller spécial pour le sport au service du développement et de la paix de l’ONU, Adolf Ogi a représenté le gouvernement suisse pour soutenir la candidature de Marc Furrer. Il détaille les critères qui président aux choix des cadres du système des Nations unies.

swissinfo: Quels sont critères pour choisir les hauts responsables au sein du système des Nations Unies?

Adolf Ogi.: Il existe de multiples façons de désigner un responsable d’une agence des Nations unies. Le secrétaire général de l’UIT est désigné par les représentants des pays membres de l’UIT. Et les six candidats sont départagés après plusieurs tours de scrutin.

Dans le cas du Programme alimentaire mondial (PAM) et de la candidature de Walter Fust, la décision finale est revenue au secrétaire général des Nations Unies et je suis persuadé que le successeur de Kofi Annan a eu son mot à dire.

Par contre, le choix de la Chinoise Margaret Chan à la tête de l’OMS a été décidé par une commission. L’appréciation de la situation et la tactique à adopter par le candidat varie donc selon les cas.

swissinfo: D’une manière générale, quelles sont les chances d’un Suisse pour ce genre de poste?

A.O.: La Suisse se trouve dans une position très difficile, car elle est seule. De plus, Genève étant le siège européen des Nations Unies, certains Etats considèrent que la Suisse jouit déjà d’un avantage. Ce qui constitue aussi un handicap pour les candidatures helvétiques.

Troisièmement, la Suisse et son rôle de médiateur ont perdu du poids depuis une dizaine d’années. Ce sont maintenant les pays nordiques qui jouent ce rôle pour les pays qui traversent une crise.

swissinfo : Les considérations politiques priment-elle sur les qualités professionnelles des candidats?

A.O.: Ça m’a fait très mal au cœur que Walter Fust n’ait pas été choisi pour le Programme alimentaire mondial, car il était extrêmement bien qualifié pour ce poste. C’est un fait. Mais il ne faudrait pas penser que nous Suisses, sommes forcément les meilleurs. Les autres candidats sont en principe très qualifiés également.

Dans le cas de Marc Furrer, j’ai également eu l’impression qu’il était le meilleur. Mais au final, ce sont bien des considérations politiques et des manœuvres qui président au choix du vainqueur.

swissinfo, Frédéric Burnand

La 17e Conférence des pays membres de l’Union internationale des télécommunications (UIT / siège à Genève) s’est ouverte le 6 novembre à Antalya, en Turquie.

Organisée tous les quatre ans, la conférence réunit près de 2000 délégués de plus de 150 pays.

Outre l’élection du secrétaire général, les délégations doivent discuter jusqu’au 24 novembre de plusieurs projets de réformes, du budget et du fonctionnement de l’organisation.

De 1988 à 1992, Marc Furrer est conseillé d’Adolf Ogi, ministre en charge des télécoms.

De 1992 à 2005, le Soleurois dirige l’Office fédéral de la communication (Ofcom).

Marc Furrer accède au rang de secrétaire d’Etat dans le cadre du Sommet mondial de la société de l’information. Hôte du sommet en 2003, la Suisse lui confie la préparation et l’organisation de cette première phase. Il dirige la délégation suisse lors de la 2ème phase de Tunis en 2005.

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