La vague verte portée par des jeunes et des femmes engagé(e)s
Elles et ils ont moins de 25 ans, sont plutôt bien formés et motivés par leur cause. Un sondage de l’institut SotomoLien externe réalisé pour la SSR lève un bout du voile sur l'électorat écologiste.
Un jeune (18-25 ans) sur cinq a voté pour les Verts. C’est plus que pour tout autre parti. A titre de comparaison, l’UDC premier parti au Conseil national, a récolté 17% des voix de cette classe d’âge. Et le PS seulement 13%. Si l’on ajoute ceux qui ont voté pour les Vert’libéraux, c’est plus d’un jeune sur trois qui a voté pour un parti dont le programme est axé sur l’écologie.
On remarque également que les Verts ont convaincu 15% des femmes et 11% des hommes et le PS 18% des femmes pour 15% des hommes. Sans surprise, ces deux partis sont également ceux dont les listes étaient les plus féminines. Dans l’autre camp, les partis bourgeois sont légèrement plus soutenus par les électeurs mâles, avec une différence marquée à l’UDC uniquement: 28% d’électeurs pour 24% d’électrices.
Force de conviction
Manifestement, le message des formations vertes a séduit l’électorat. Là où d’autres partis récoltent les fruits de la tradition ou bénéficient d’un vote «faute de mieux», Verts et Vert’libéraux ont été portés par un vote militant. Pour motiver leur choix, leurs électeurs mettent en avant soit leur conviction sur les idées générales de ces partis, soit le besoin d’un changement. A l’inverse, plus d’un PDC ou PLR sur deux déclare avoir choisi son parti «par habitude» ou parce qu’il n’y avait «pas de meilleure alternative».
Ce résultat n’est pas totalement surprenant: plus on s’approche des pôles du spectre politique, plus les votants affichent des convictions fortes. Ainsi, les votants UDC et PS se rapprochent des électeurs Verts, tous trois motivant majoritairement leurs votes par leurs convictions politiques.
Sentiment d’urgence climatique
Si les partis écologistes ont percé, c’est parce qu’ils ont pu s’appuyer sur une thématique forte, explique Sotomo. Dans les partis de gauche et chez les Vert’libéraux, le climat arrive largement en tête non seulement des préoccupations, mais aussi des critères décisifs dans le choix politique. L’inquiétude environnementale est minoritaire chez les électeurs PLR ou PDC et reste totalement absente à l’UDC.
S’ils ont peut-être répondu aux attentes de leur base la plus fidèle, ces partis ont pu éventuellement se couper de votants attachés au problème climatique.
Niveau de formation déterminant
Le niveau de formation constitue une autre clé d’explication des choix politiques. Les candidats verts ont récolté le plus de voix parmi les votants les mieux formés, juste devant ceux du PS et du PLR. A l’inverse, l’UDC a convaincu près d’un électeur sur trois sans formation supérieure.
Parallèlement à la poussée verte, ces élections ont également vu la défaite de certains piliers du Parlement
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