Bilan humanitaire désastreux pour les civils à Alep-Est
L'ONU condamne la "descente aux enfers" vécue par les civils à Alep-Est à mesure qu'avancent les forces du régime syrien face à des rebelles aux abois. Cette avancée rapide a provoqué la fuite d'Alep-Est, aux mains des rebelles, de près de 20'000 personnes ces dernières 72 heures, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Alors que le régime du président syrien Bachar al-Assad semble proche de sa plus grande victoire depuis le début du conflit en 2011, une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU, réclamée par la France, qui dénonce une « catastrophe humanitaire », se tient mercredi à New York.
Ici #AlepLien externe. Ils sont des millliers à fuir, avec l'espoir fragile de sauver leur vie. Mais où trouver la sécurité? #SyrieLien externe pic.twitter.com/TENqrxTe5SLien externe
— CICR (@CICR_fr) 29 novembre 2016Lien externe
L’armée syrienne et les milices qui la soutiennent se sont emparées de plus de 30% du territoire rebelle ces trois derniers jours dans la deuxième ville du pays, principal enjeu du conflit qui a fait plus de 300’000 morts en plus de cinq ans.
Cet exode s’est poursuivi mardi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui a fait état de combats dans plusieurs quartiers. Dix civils ont été tués par un bombardement dans l’un d’entre eux.
Selon l’ONU, 10’000 habitants ont rejoint Alep-Ouest, contrôlé par le régime, tandis que 4000 à 6000 ont trouvé refuge dans un quartier Nord aux mains des forces kurdes.
Des milliers d’autres familles fuient vers les quartiers méridionaux d’Alep-Est toujours contrôlés par les rebelles mais doivent affronter le froid et la faim, selon un correspondant de l’AFP.
La situation est « alarmante et effrayante », a résumé le patron des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’BrienLien externe. Outre « l’intensification des combats au sol et les bombardements aériens aveugles », plus aucun hôpital ne fonctionne et « les stocks alimentaires sont pratiquement épuisés ».
L’armée syrienne mène depuis le 15 novembre une nouvelle offensive sur Alep-Est qui a brisé les défenses rebelles, incapables de résister à la puissance de feu déployée par Damas et ses alliés étrangers (Russie et Iran).
Une chute totale d’Alep-Est infligerait aux groupes insurgés leur pire défaite depuis 2011 et permettrait au régime de se lancer dans la conquête d’autres villes qui lui échappent, comme Idleb (nord).
Le régime tente également de se débarrasser des rebelles autour de Damas. Au moins 1200 personnes, des insurgés et leurs familles, ont été évacuées depuis lundi soir de l’un des derniers bastions des insurgés à l’ouest de la capitale, selon des ONG.
Expert en matière de défense et de sécurité à l’université de Genève, Alexandre Vautravers répond aux questions de Darius Rochebin (RTSLien externe).
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