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Les Verts n’ont pas trouvé la clé du gouvernement

Des gens dans une salle
Assermentation du Conseil fédéral renouvelé en bloc par le Parlement ce mercredi. Keystone / Anthony Anex

La présidente des Verts suisses Regula Rytz n’a pas réussi à entrer au gouvernement. Soutenue uniquement par la gauche, elle n’est pas parvenue à ravir le siège du ministre du Parti libéral-radical Ignazio Cassis. La stratégie de son parti est mise en cause.

Les commentateurs estimaient que Regula Rytz pouvait espérer récolter au mieux 100 voix. La présidente des Verts suisses n’en a obtenu que 82. Le ministre du Parti libéral-radical (PLR / droite) Ignazio Cassis a été réélu avec 145 voix sur 239 bulletins valables. Malgré l’attaque, le Tessinois a fait mieux que les 125 voix recueillies lors de son entrée au gouvernement en 2017.

Seule la gauche a soutenu la candidate des Verts, lâchée même par les Vert’libéraux (écologistes de droite). Quant au bloc bourgeois, il avait refusé d’auditionner la candidate, invoquant la concordance et la stabilité.

«Nous nous battrons plus fort»

Le message est clair: malgré le triomphe des écologistes aux élections fédérales du 20 octobre, les parlementaires ne sont pas prêts à bousculer la formule magique, qui règle la répartition des sept sièges du Conseil fédéral entre les quatre principaux partis du pays.

Si les chances des Verts étaient quasiment nulles, le piètre résultat de la candidate s’apparente à une douche froide. «C’est le résultat que l’on pouvait attendre. Il n’y a pas eu de volonté de l’Assemblée fédérale de mettre en place ce qui a été décidé le 20 octobre», a réagi le chef du groupe parlementaire des Verts Balthasar Glättli.

Les écologistes ne comptent toutefois pas baisser les bras. «Nous nous battrons donc plus fort encore depuis les bancs du Parlement pour faire respecter la volonté populaire de répondre à l’urgence climatique», a écrit la nouvelle conseillère nationale verte Léonore Porchet sur Twitter. 

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Une stratégie mal affûtée

La stratégie des Verts pour s’octroyer un ticket d’entrée au Conseil fédéral a été critiquée par de nombreux observateurs. Le parti aurait misé sur une personnalité considérée comme trop à gauche, incapable de drainer des voix au centre et à droite. L’institut Sotomo décrit en effet Regula Rytz comme l’une des quatre élues fédérales votant le plus à gauche.

De plus, les écologistes n’ont pas proposé d’alternative. Le président de l’UDC Albert Rösti a estimé «légitime» que les écologistes se battent pour un siège au gouvernement après les élections fédérales. «Mais le chemin choisi est un peu spécial, car ils n’ont présenté qu’un seul candidat, alors qu’ils réclament d’habitude un choix», a-t-il déploré, interviewé par la Radio Télévision Suisse (RTS).

Pour certains, le Parti aurait également trop hésité avant de partir à la conquête du gouvernement. «Pendant des semaines, ils ne savaient pas s’ils voulaient se présenter. Quand ils ont pris leur décision, ils n’ont ciblé que le siège d’Ignazio Cassis. Je pense que tout cela manquait de planification, de conviction et d’idée politique, voire même d’idée d’État», a commenté le journaliste du Tages-Anzeiger Markus Häfliger, à la RTS.

Un ministre controversé

De son côté, le PLR se réjouit de la réélection d’Ignazio Cassis. Il souligne que «l’équilibre est maintenu au Conseil fédéral» et que la partie italophone de la Suisse continue ainsi à être représentée à l’exécutif.

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Si le ministre des Affaires étrangères divise, il a notamment bénéficié de son statut de seul représentant de la Suisse italophone au gouvernement. Une délégation tessinoise avait d’ailleurs fait le déplacement à Berne ce mercredi matin pour manifester son soutien au ministre de son canton.

Sa ligne politique libérale agace régulièrement à gauche de l’échiquier politique. Le conseiller fédéral PLR avait notamment créé la controverse en saluant les efforts du géant minier Glencore pour la formation des jeunes, lors de la visite d’une mine de cuivre en Zambie, ou en remettant en cause l’existence de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.

Les ministres prêtent serment:

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Les résultats des ministres réélus

La ministre de la Défense Viola Amherd est la reine de la matinée. Pratiquement incontestée, la démocrate-chrétienne (PDC / centre) a été réélue avec 218 voix sur 232 bulletins valables.

Le ministre socialiste de l’Intérieur Alain Berset a aussi été brillamment réélu avec 214 voix sur 230 bulletins valables.

Ueli Maurer a lui obtenu 213 voix sur 221 bulletins valables. Le ministre des Finances de l’Union démocratique du centre (UDC /droite conservatrice) est aussi le doyen de fonction du Conseil fédéral.

La ministre socialiste Simonetta Sommaruga, cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication, a recueilli 192 voix sur 218 bulletins valables. 

Le ministre de l’Économie UDC Guy Parmelin a été réélu au gouvernement, en récoltant 191 voix sur 204 bulletins valables.

Enfin, la ministre de Justice et Police Karin Keller-Sutter n’a pas réalisé un bon résultat. La PLR n’obtient que 169 voix sur 206 bulletins valables.

Revivez cette matinée d’élections minute par minute:

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