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2005, triste record pour l’aide humanitaire

Keystone

En 2005, le bilan de l'aide humanitaire suisse a été extrêmement dense en raison du tsunami fin 2004 dans le Pacifique et du séisme d'octobre au Pakistan.

Vendredi lors de la Journée de l’Aide humanitaire, la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a réclamé «une loi véritable sur la migration».

«Dans le monde, on estime les réfugiés à 20 millions et les migrants à 175 millions», a déclaré Micheline Calmy-Rey, cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

La ministre assistait vendredi à Bienne à un séminaire avec quelque 800 invités, organisé à l’occasion de la Journée de l’Aide humanitaire sur les mouvements migratoires.

L’aide humanitaire représente un volet important de la politique extérieure de la Suisse car elle veut exprimer de manière concrète une approche solidaire envers le monde.

Parmi les orateurs, Tony Frisch, responsable de l’Aide humanitaire et de l’Aide suisse en cas de catastrophe, a tiré le bilan de l’année écoulée.

Une année très active après le tsunami du 26 décembre 2004 en Asie et du séisme au Pakistan le 8 octobre dernier. De retour de Thaïlande et du Sri Lanka, Tony Frisch s’est déclaré très satisfait du travail effectué.

«Cinquante pour cent de nos activités en 2005 ont été consacrés à la reconstruction de maisons et 33% à l’aide d’urgence», a-t-il précisé. En tout, quelque 280 millions de francs ont été ainsi consacrés l’an dernier aux différentes actions de l’Aide humanitaire.

Catastrophes et migration

Et de déplorer toutefois que ces deux catastrophes aient fait passer au second plan les problèmes du continent africain. Et que, malgré le «record» de 2005, les défis futurs seraient encore plus importants.

«Le monde est devenu beaucoup plus complexe… et nombre de catastrophes naturelles augmente et donc les besoins», a déclaré M. Frisch à swissinfo.

Ce qui a une influence directe sur les mouvements migratoires, thème de la Journée de l’Aide humanitaire de vendredi à Bienne intitulée «En fuite» et organisée par la Direction du développement et de la coopération (DDC).

Ce phénomène complexe comprend des aspects politiques, sociaux, sociétaux, économiques, a déclaré Mme Calmy-Rey. «C’est donc dans une perspective globale que nous devons nous placer face à lui», a-t-elle lancé.

Une loi sur les migrations

Micheline Calmy-Rey a estimé que «notre pensée est globale mais notre action reste sectorielle. Les décisions concernent les étrangers, l’asile, la politique européenne ou le marché du travail. Nous ne disposons pas d’une instance étatique consacrée aux différents aspects de la migration, il nous manque une loi véritable sur la migration.»

La conseillère fédérale s’en est ensuite prise aux textes de loi votés récemment par les Chambres fédérales sur le droit d’asile et les étrangers et sur lesquelles le peuple suisse sera appelé à se prononcer.

Des lois «dont on peut se demander si elles ne contreviennent pas aux droits humains, à la dignité humaine et à l’égalité devant la loi, estime Mme Calmy-Rey. Or, aussi restrictive qu’elle soit, une loi ne peut empêcher des hommes et des femmes de venir chercher à mieux vivre chez nous.»

Rappelons que la Suisse compte 1,5 million d’étrangers, soit le cinquième de la population.

Outre Mme Calmy-Rey, Walter Fust, directeur de la DDC, Karen Koning AbuZayd la Commissaire générale de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens y ont notamment pris la parole.

swissinfo et les agences

– La Direction du développement et de la coopération (DDC) est chargée de la coopération internationale au sein du Ministère fédéral des affaires étrangères (DFAE).

– Avec plus de 500 collaborateurs en Suisse et à l’étranger, elle dispose d’un budget annuel de 1,3 milliard de francs (2005).

– Elle est présente sur les cinq continents et intervient par de nombreux projets.

– La coopération est intense dans 24 pays et régions du Sud et 12 d’Europe de l’Est.

– Sur le plan humanitaire, la DDC intervient dans 8 régions principales.

La Suisse a consacré 2,2 milliards de francs à l’aide au développement en 2005 ou 0,44% de son Produit national brut (PNB).
En 2005, le Corps suisse d’aide humanitaire (CSA) a consacré quelque 280 millions de francs à ses différentes actions.

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