82,5 millions de francs pour l’Euro 2008
La chambre basse du Parlement est d'accord de libérer un crédit de 82,5 millions de francs pour l'Eurofoot 2008.
Après avoir fixé le cadre financier, le Conseil national achèvera le débat mercredi prochain. Le Conseil des Etats (sénat) devra ensuite se pencher sur le dossier.
814 jours avant le coup d’envoi, le conseil national s’est mis à l’heure de l’Eurofoot 2008, co-organisé par la Suisse et l’Autriche. Le match d’ouverture aura lieu le 7 juin 2008 à Bâle.
Dans un long vote en cascade, la chambre du Peuple a donc écarté jeudi toutes les propositions qui visaient à réduire la contribution de la Confédération.
Aux 25,2 millions réservés aux mesures de sécurité de la Confédération, le conseil a ajouté 10,5 millions pour décharger les villes hôtes – somme destinée à couvrir les frais liés aux renforts des polices d’autres cantons. La majoration a passé le cap par 90 voix contre 64, contre l’avis du Conseil fédéral.
En revanche, le National n’a pas voulu se montrer plus généreux, comme le souhaitait le Parti socialiste. Par 106 voix contre 47, il a refusé d’augmenter le coup de pouce à 17 millions de francs, un supplément qui aurait pu être consacré, par exemple, aux transports, à des manifestations culturelles et à la promotion du sport et des villes hôtes.
«Une chance» pour… presque tous
Lors du débat, radicaux (PRD, droite) et démocrates-chrétiens (PDC, centre-droite) ont souligné que la Suisse devait saisir cette opportunité de se montrer comme un pays fan de sport, et de se faire connaître non seulement comme destination touristique, mais aussi comme lieu de recherche et comme place économique.
Le parti socialiste (PS) a également estimé qu’il fallait aller de l’avant: c’est une occasion d’écrire une page d’histoire sportive qui ne se rate pas, a dit la Vaudoise Géraldine Savary.
La grande majorité de l’UDC (Union démocratique du centre, droite dure) a aussi apporté son soutien à l’Eurofoot. Mais elle s’est opposée à l’idée que des millions soient libérés pour des actions autour des matches, notamment pour la promotion économique et touristique du pays. Elle y voyait une utilisation abusive du sport pour de la propagande d’Etat, selon le Saint-Gallois Theophil Pfister.
Seuls les Verts, soutenus par l’extrême gauche et au moins un représentant UDC, ont tenté de faire barrage, en estimant notamment que c’était à l’UEFA de passer davantage à la caisse, vu qu’elle engrange de très gros bénéfices avec ces manifestations. Ils ont critiqué l’explosion des contributions entre les 3,5 millions de francs initiaux et l’estimation actuelle 20 fois supérieure, sans raisons valables à leurs yeux. Sans succès.
Villes hôtes plutôt satisfaites
Les quatre villes hôtes de l’Euro 2008, Genève, Bâle, Berne et Zurich, sont plutôt satisfaites de la rallonge que leur a accordé le Conseil national.
Elles auraient toutefois espéré que la variante à 17 millions de francs passe la rampe. Ce sont surtout les manifestations annexes qui pâtiront de cet argent manquant, ont-elles relevé.
Le geste du National est «un bon signal» en vue des débats au Conseil des Etats, a dit Alexander Tschäppät, maire de Berne. Les villes espéraient certes 17 millions, mais «l’oeil qui pleure est nettement plus petit que celui qui rit», a-t-il ajouté.
Crispation à Genève
La rallonge accordée jeudi par le Conseil national aux villes hôtes de l’Euro 2008 n’a pas calmé certains esprits à Genève. Un comité veut s’opposer par le biais du référendum aux crédits du canton pour l’organisation de la manifestation.
«Nous voulons que les coûts soient presque exclusivement couverts par des sponsors et des privés», a dit l’ancien député au Grand Conseil de l’Alliance de gauche Luc Gilly. Si le gouvernement présente une demande de crédit de plus d’un million de francs, le comité saisira le référendum.
Il n’est pas acceptable que la Ville ou le canton de Genève dépensent des millions pour l’Euro 2008, alors qu’en même temps on économise avant tout dans le social, a poursuivi M. Gilly. Genève va mal financièrement. C’est pourquoi, selon lui, ce serait une erreur de consacrer autant d’argent à cette manifestation sportive.
swissinfo et les agences
– Actuellement, le financement fédéral de l’Euro 2008 est environ 20 fois plus élevé que ce qui avait été annoncé à l’origine!
– Lors de la décision initiale, en 2002, le gouvernement et le parlement s’étaient entendus sur un montant de 10.5 millions de fonds publics, dont 3,5 millions à charge de la Confédération.
– Selon les chiffres actuels, le coût public de l’Euro 2008 se montera à approximativement à 182 millions de francs.
– Le Conseil fédéral souhaite que la Confédération assure 72 millions de francs. 28,7 millions seraient à charge des cantons, et 81 millions à charge des villes-hôtes et de leurs cantons respectifs.
– Le conseil national (chambre du Peuple) a accepté jeudi de soulager celles-ci de 10,5 millions, somme qui passerait à la charge de la Confédération. Le conseil des Etats (sénat) doit encore se prononcer.
L’Eurofoot 2008 est co-organisé par la Suisse et l’Autriche.
Le match d’ouverture aura lieu le 7 juin 2008 à Bâle.
La finale se tiendra le 29 juin 2008 à Vienne.
Sur les 31 matches, 15 se dérouleront en Suisse: six à Bâle, et trois dans chacune des trois autres villes hôtes: Berne, Genève et Zurich.
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