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Accord aérien germano-suisse, touché et coulé!

La piste de décollage de l'aéroport de Zurich-Kloten. swissinfo.ch

Deux jours après les députés du Parlement suisse, le Bundesrat allemand refuse à son tour de ratifier le texte signé par Berlin et Berne.

La majorité conservatrice démocrate-chrétienne (CDU-CSU) du Bundesrat (la chambre des Länder) exige la mise sur pied d’une commission de médiation. Et elle demande l’ouverture de «nouvelles négociations avec la Suisse».

Des problèmes pas résolus

Vendredi, à Berlin, le ministre-président CDU du Land de Bade-Wurtemberg a sévèrement critiqué l’accord déjà accepté par le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand.

Ce texte «porte davantage atteinte aux habitants du Sud de l’Allemagne qu’à la Suisse elle-même», estime Erwin Teufel.

«De nombreuses communes concernées sont amères, rappelle-t-il. Plus de 90 % des vols à destination de Kloten survolent le sud du Land de Bade-Wurtemberg. Et l’espace d’attente se trouve uniquement en Allemagne.

Or, juge Erwin Teufel, «l’accord signé entre Berne et Berlin ne résout pas ces problèmes».

D’ailleurs, ajoute-t-il, «c’est pour cette raison que l’accord a été rejeté par la plupart des communes et des districts, ainsi que par le Land de Bade-Wurtemberg».

Des mesures unilatérales

La présidente de la commission des transports au Parlement, Angelika Mertens a plaidé en faveur de l’acceptation. Mais en vain.

«L’allégation selon laquelle nous ne nous serions pas assez battus est fausse, rétorque-t-elle. Le texte présenté est le résultat de négociations avec la Suisse poussées à leurs limites.»

Par conséquent, Angelika Mertens appuie la position du ministre allemand des transports Kurt Bodewig.

Les contre-mesures offensives en matière de trafic aérien entreront en vigueur en septembre prochain. C’est-à-dire dès le «non» définitif du Conseil des Etats, la chambre des cantons du parlement helvétique.

Skyguide hors course

D’ailleurs, vendredi, le gouvernement allemand a répété qu’il n’avait désormais pas d’autre choix. il va décider de mesures qui s’avéreront plus dures que celles contenues dans le fameux accord aérien.

Concrètement, la République fédérale d’Allemagne va reprendre les manettes du contrôle au-dessus de son espace aérien. Elle se passera de la société suisse Skyguide pour assurer le contrôle sur son territoire

En outre, le gouvernement allemand fixera unilatéralement à 80 000 le nombre des vols qui passent chaque année au-dessus de son territoire à destination de Zürich-Kloten.

Le trafic de nuit, lui, sera interdit entre 21 heures et 7 heures du matin. Et les restrictions de trafic le week-end seront impératives du vendredi à 21 heures au lundi matin à 7 heures.

Le Parlement avait été mis en garde

Du côté suisse la réaction ne sait pas faite attendre. Moritz Leuenberger regrette la décision du Bundesrat.

Le ministre suisse des Transports y voit une conséquence directe de l’attitude des députés du du parlement fédéral helvétique. Qui ont – eux également, mais pour d’autres raisons – refusé cette semaine d’avaliser l’accord germano-suisse.

«J’avais mis le Parlement en garde, rappelle en conclusion Moritz Leuenberger. Malheureusement mes pressentiments se confirment.»

swissinfo avec les agences

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