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Andreas Gross: «une utopie qui devient réalité»

Andreas Gross: «La clé du succès a été de légitimer l’adhésion par une initiative populaire.» Keystone Archive

Que peut apporter la Suisse aux Nations Unies? Une vision réformatrice lance le député socialiste suisse.

Andreas Gross est l’un des artisans de l’adhésion à l’ONU. Il avait, avec le Bâlois Remo Gysin, relancé le processus parlementaire en 1997.

Ils avaient ensuite lancé une initiative populaire qui a récolté les 100’000 signatures nécessaires. Pour Andreas Gross, le 10 septembre c’est d’abord une utopie qui devient réalité.

swissinfo: Le 10 septembre restera-t-il une date importante pour la Suisse?

Andreas Gross: Oui, c’est une date importante pour notre intégration dans le monde, avec une portée symbolique d’autant plus grande que le lendemain est une journée qui reste dans toutes les mémoires.

Où serez-vous ce jour-là?

A.G.: Je ne serai malheureusement pas à New York, car je n’ai pas été invité. Ni Remo Gysin ni moi n’avons été invités! C’est un peu triste, mais c’est aussi typiquement suisse.

En tant que député du Conseil de l’Europe, je suis néanmoins convié régulièrement à l’Assemblée générale de l’ONU. Dans ce sens, je n’ai pas besoin de la Suisse pour y aller.

Après la défaite cinglante d’une première tentative d’adhésion à l’ONU en 1986, relancer le processus n’était-il pas encore une utopie?

A.G.: Oui, mais dans le sens sophistiqué du terme: une utopie, c’est une promesse d’avenir meilleur qui dort dans le présent et qu’il faut réveiller grâce à l’action politique. Cela n’a rien à voir avec une illusion. De nombreux projets sont ridiculisés avant d’être pris au sérieux.

Cela dit, concernant l’ONU, la clé du succès a été de légitimer l’adhésion par une initiative populaire, qui nous obligeait à voter. Le processus parlementaire n’aurait pas suffi.

En privé, le ministre des affaires étrangères de l’époque, Flavio Cotti, m’a avoué que, sans l’initiative populaire, le gouvernement n’aurait pas eu le courage de soutenir le processus. Et sans le soutien du gouvernement, le parlement n’aurait pas suivi non plus.

Quelle pourrait être la contribution de la Suisse à l’ONU?

A.G.: Si l’on a pu convaincre une majorité de Suisses d’adhérer, c’est parce qu’on a défendu une conception réformatrice de l’ONU. Des améliorations sont nécessaires pour renforcer la politique envers l’économie.

La Suisse peut contribuer à faire avancer l’idée d’une base parlementaire. Il faudrait globaliser le modèle de Strasbourg, celui du Conseil de l’Europe. Kofi Annan soutient ces idées.

Propos recueillis par Ariane Gigon Bormann

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