Après les tsunamis, l’aide suisse se coordonne
La Direction du développement et de la coopération (DDC), la Chaîne du bonheur et treize ONG suisses ont décidé vendredi d’harmoniser leurs efforts.
Il s’agissait de la première rencontre entre les acteurs du terrain après le séisme du 26 décembre.
Ce premier pas en vue de coordonner l’aide aux victimes d’Asie du Sud sera suivi mensuellement d’une réunion entre la DDC, la Chaîne du bonheur et les treize ONG en question.
La rencontre de vendredi a surtout permis aux acteurs de terrain d’échanger des informations pour coordonner leurs projets et fournir le soutien le plus efficace possible aux populations sinistrées, indique le porte-parole de la DDC.
Selon Thomas Jenatsch, ces rencontres devraient créer une synergie et permettre aux travailleurs humanitaires de mettre en commun moyens logistiques ou partenaires locaux.
Directeur de la Chaîne du bonheur, Félix Bollmann note que ces réunions doivent aider les oeuvres d’entraide à sensibiliser leurs partenaires à leurs besoins spécifiques.
Handicap International, par exemple, a rappelé que certaines distances minimales devaient être respectées dans les camps de réfugiés pour permettre le déplacement des personnes handicapées.
Sur le terrain, les humanitaires suisses se lancent déjà dans la reconstruction. Samedi par exemple, la DDC entamera la construction d’une installation d’eau potable à Banda Aceh, à l’extrême nord de l’île de Sumatra.
Globalement, le processus de coopération entre les différents partenaires suisses est bien rôdé, estime Félix Bollmann. Et la critique admise.
Des doutes aussi
Dans le quotidien Aargauer Zeitung, le directeur de la communauté de travail des œuvres d’entraide émet des craintes après l’annonce par la Confédération de son choix de reconstruire un village thaïlandais.
Plutôt que la transplantation sur place d’un petit morceau de Suisse, Peter Niggli plaide pour une implication des Thaïs et de leurs compétences dans cette reconstruction.
Peter Niggli note aussi que les ONG qui bénéficieront pour leurs projets d’aide de la manne de la Chaîne du bonheur devront participer financièrement à hauteur de 20%. Difficilement envisageable vu la faiblesse de leurs fonds propres, estime le spécialiste.
Argent toujours: le groupe des sept nations les plus industrialisées (G7) a décidé vendredi un moratoire sur le remboursement de la dette bilatérale des pays victimes du tsunami.
Le G7 demandera leur accord à tous les Etats créanciers mercredi prochain lors de la prochaine réunion du Club de Paris, dont fait partie la Suisse. Berne a d’ores et déjà indiqué qu’elle soutiendrait ce moratoire.
La Suisse est concernée par la question de la dette, l’Indonésie lui devant 392 millions de francs dans le cadre des garanties pour les risques à l’exportation.
La question des orphelins
Vendredi toujours, le Conseil fédéral a décidé d’accepter une requête du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Il lui mettra à disposition trois hélicoptères Super Puma et une cinquantaine de militaires pour trois mois au maximum.
Après les dons en argent, l’attention de la population suisse se tourne maintenant vers les enfants devenus orphelins suite au drame.
Selon l’Office fédéral de la justice (OFJ), des dizaines de personnes manifestent chaque jour le désir d’adopter des orphelins.
L’office assure toutefois que l’adoption n’est pas une bonne solution, déraciner ces enfants de leur environnement habituel pouvant leur causer un nouveau traumatisme.
swissinfo et les agences
Le séisme survenu le 26 décembre aux abords de l’île indonésienne de Sumatra a atteint une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter.
Le bilan provisoire atteint 153’000 morts, dont 101’000 en Indonésie. Le chiffre final devrait avoisiner les 200’000 morts.
Pour la Suisse, on parle toujours de 23 décès confirmés.
Et de quelque 400 disparus.
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