Auspices favorables pour Schengen et Dublin
Les accords entre la Suisse et l’Union européenne sur la sécurité et l’asile recueillent un large appui, selon un sondage de l’Institut gfs.bern pour le compte de SSR SRG idée suisse.
Isolée, l’Union démocratique du centre (UDC – droite dure) a clairement réaffirmé samedi son opposition aux deux textes.
La Suisse et l’Union européenne (UE) ont conclut leur second round de négociations bilatérales le 19 mai. En résultent neuf accords, qui seront présentés devant le Parlement séparément.
Conséquence directe: le référendum n’est opposable qu’à chaque dossier pris isolément, et non à l’ensemble du paquet accouché par les négociateurs.
Ces accords visent à renforcer la collaboration entre la Suisse et l’UE en matière d’asile et de police. Sans surprise, ils sont combattus par la droite dure.
Un large soutien
Cela dit, un sondage de l’Institut gfs.bern montre que les deux accords profiteraient d’un large soutien en votation populaire.
64% des 1210 personnes interrogées opteraient pour un oui dans l’urne. Seuls 12% opposeraient leur veto, alors que 24% restent sans opinion déclarée.
En Suisse alémanique, le oui atteindrait 67% des voix, le non 12%. En Suisse romande, les voix se répartiraient de la manière suivante: 57% de oui, 12% de non. Seul au Tessin l’accord ne recueillerait pas de majorité claire, avec 48% de partisans, 21% d’opposants et 31% d’indécis.
Du point de vue des appartenances politiques, l’approbation est la moins forte auprès de l’Union démocratique du centre. Mais 46 % des électeurs UDC y seraient tout de même favorables.
En vue d’une votation
Samedi, l’assemblée des délégués de l’UDC, réunie à Bâle, a décidé par 321 voix contre 4, de recommander le «non» aux accords, dans l’optique où le gouvernement choisirait de les soumettre au vote du peuple.
Si le Conseil fédéral ne le fait pas, l’UDC a déjà annoncé qu’elle allait combattre les accords par référendum.
Dans cette bataille, l’UDC est uniquement soutenue par l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN). Laquelle assimile les accords bilatéraux à la «porte secondaire ouvrant sur l’UE».
L’ASIN craint également une vague de criminalité étrangère au moment où les contrôles aux frontières seront réduits.
Les bilatérales II
Reste que l’UDC est pratiquement isolée dans l’opposition. Les autres principaux partis ainsi que leurs électeurs soutiennent le second paquet d’accords bilatéraux. Ce que confirme le sondage de l’Institut gfs.bern.
Pas plus tard que vendredi, le Conseil des Suisses de l’étranger s’est lui aussi déclaré en faveur des bilatérales II et de Schengen/Dublin.
Lesdits traités subissent actuellement l’épreuve de la procédure de consultation auprès des partis, cantons et autres organisations. Ce qui les rendra aptes à passer sous la loupe du Parlement, probablement en mars prochain.
Pour rappel, les premiers accords bilatéraux sont en vigueur depuis juin 2002. Le peuple les avait plébiscités en mai 2000 à une majorité des deux-tiers. Deux petits partis de droite étaient à l’origine du référendum.
Une précision encore: le gouvernement suisse ne négociera pas l’éventuelle adhésion du pays à l’Union européenne dans un futur proche.
swissinfo, Christian Raaflaub
(Traduction: Pierre-François Besson)
Les accords de Schengen/Dublin instituent une collaboration soutenue dans le domaine de la mobilité des personnes. Et notamment en matière de police et d’asile.
Ces traités font partie des neuf dossiers signés dans le cadre des Bilatérales II.
Les premiers traités bilatéraux sont en vigueur depuis 2002.
– 64% des personnes interrogées lors d’un récent sondage soutiennent une collaboration intensive en matière de sécurité et d’asile entre l’UE et la Suisse.
– L’Union démocratique du centre (droite dure) lutte, quasi en solitaire, contre ses accords. Réunis en assemblée samedi à Bâle, ses délégués se sont opposés aux deux textes par 321 voix contre 4.
– Les accords bilatéraux passeront sous la loupe du Parlement en mars prochain.
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