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Blocher et Maurer en course pour le gouvernement

Keystone

Le groupe parlementaire de l'UDC (Union démocratique du centre / droite nationaliste) a tranché: il va présenter les Zurichois Christoph Blocher et Ueli Maurer pour l'élection du successeur de Samuel Schmid au gouvernement le 10 décembre prochain.

Réunis dans le canton de Soleure, les 65 parlementaires de l’UDC se sont d’abord prononcés pour un ticket comprenant Christoph Blocher et une «autre personne». Ils ont ensuite choisi l’ancien président du parti Ueli Maurer pour briguer le Conseil fédéral (gouvernement) aux côtés de l’ancien ministre.

Le groupe a donc choisi l’option du ticket double privilégiée mercredi par le comité directeur du groupe UDC. Ce dernier avait laissé la liberté au groupe de choisir le candidat qui allait accompagner Christoph Blocher.

Aux yeux des parlementaires, Christoph Blocher et Ueli Maurer, ancien président de l’UDC, sont les meilleurs candidats possibles pour un double ticket, a indiqué le parti dans un communiqué. Les parlementaires ont choisi le candidat dont le nom a été le plus souvent prononcé en coulisse, même si ce dernier a jusqu’ici refusé de se mettre en avant au détriment de Christoph Blocher.

Un ticket expérimenté

Avec ce ticket expérimenté, l’UDC espère pouvoir retrouver un de ses deux sièges au Conseil fédéral. La non-réélection de Christoph Blocher en 2007 avait provoqué le retrait du parti nationaliste dans l’opposition, une situation jusque-là inédite dans le paysage politique suisse contemporain.

Tant Christoph Blocher qu’Ueli Maurer ont le profil du poste convoité. Ils possèdent tous deux une solide expérience des fonctions à responsabilité et connaissent depuis de longues années les rouages de l’administration fédérale.

Cette double nomination démontre que l’UDC veut retourner au gouvernement. Une candidature unique de l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher aurait été perçue comme une volonté de rester dans l’opposition, ses chances de réélection étant jugées très faibles.

Une valse hésitation

Ueli Maurer, qui n’était jusqu’ici pas officiellement sur les rangs, a justifié sa valse hésitation. La condition pour qu’il accepte de figurer sur le ticket était d’y être avec Christoph Blocher. «Je n’aurais pas accepté avec une autre constellation», a-t-il déclaré.

«Je ne veux jamais devenir conseiller fédéral», avait pourtant affirmé Ueli Maurer il y a un an dans une interview accordée à la «Neue Zürcher Zeitung». «Je ne m’en sens pas capable, je ne me sens pas à l’aise sous cette cloche de verre».

Avec Ueli Maurer, l’UDC choisit un leader de la ligne dure, mais libéré de la tutelle de Christoph Blocher. Malgré son ton rude et ses provocations, le Zurichois de 58 ans passe au Parlement pour une personne agréable et apte au dialogue.

Maurer grand favori

Pour l’élection du 10 décembre prochain, les Verts ont également lancé un candidat dans la course, en la personne du sénateur vaudois Luc Recordon. Mais le prochain ministre de la Défense devrait sauf surprise s’appeler Ueli Maurer.

En accord avec le système de concordance et avec ses 29% de voix obtenus aux législatives de 2007, l’UDC aurait en effet droit à deux sièges sur sept au gouvernement. Mais depuis qu’Eveline Widmer-Schlumpf et Samuel Schmid ont été contraints de quitter le parti et ont rejoint le Parti bourgeois démocratique (PBD), l’UDC n’est plus représentée au gouvernement. Si le Parlement n’est pas prêt à réélire Christoph Blocher, il devrait en revanche accepter la candidature d’Ueli Maurer.

L’ancien président du parti nationaliste a d’ailleurs déjà endossé son habit de futur conseiller fédéral (ministre) en soulignant la tâche qui l’attend: «Il faut beaucoup de force. Le Département fédéral de la défense est en mauvais état. Il ne sera pas facile d’être le seul UDC au Conseil fédéral».

swissinfo et les agences

Au début de chaque législature, le nouveau Parlement se réunit pour élire les sept membres du gouvernement. Sauf en cas de démission d’un ministre, il s’agit d’une simple réélection.

A quatre reprises seulement, le Parlement n’a pas reconfirmé un ministre dans ses fonctions: en 1854, 1872, 2003 et 2007. Il y a une année, l’UDC Christoph Blocher avait dû céder son siège à une autre UDC, Eveline Widmer-Schlumpf.

Lorsqu’un ministre démissionne en cours de législature, son parti propose un ou des candidats officiels. Il est exceptionnel que le Parlement fasse un autre choix. La dernière fois, c’était en 2000: les parlementaires avaient préféré Samuel Schmid aux deux candidats officiels de l’UDC.

Pour être élu au gouvernement, il faut obtenir la majorité absolue des voix. Les parlementaires votent à bulletin secret.

Le Parlement ne peut pas démettre le Conseil fédéral tout comme ce dernier ne peut pas dissoudre le Parlement.

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