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Bouquet commémoratif entre Suisse et Russie

L'ambassadeur russe Dimitri Cherkashin (à g.) et Johannes Matyassy, de Présence Suisse. Keystone

La Suisse et la Russie fêtent 190 ans de relations avec une «Année de commémorations» et une centaine d'événements coordonnés par Présence Suisse.

Depuis la fin de la Guerre froide, le marché russe a pris de plus en plus d’importance pour la Suisse mais la méfiance règne toujours.

«L’essentiel de ces commémorations est de faire se rencontrer des gens de nos deux pays», a déclaré Dimitri Cherkashin, l’ambassadeur de Russie en Suisse, mardi face aux médias.

La première représentation officielle suisse a été ouverte il y a 190 ans à Saint-Pétersbourg alors qu’une légation devait s’y installer il y a cent ans. Quant à l’actuelle ambassade de Suisse à Moscou, elle a été ouverte voici 60 ans.

Puis la révolution russe de 1917 a provoqué la rupture entre les deux pays, qui n’ont rétabli leurs relations diplomatiques qu’en 1946.

Une image positive de la Russie

Dimitri Cherkashin n’a pas caché qu’il n’est pas toujours d’accord avec l’image de son pays qui est véhiculée par la presse suisse. C’est pourquoi il a émis le souhait que ces commémorations donnent l’occasion de donner aux Suisses une «image authentique» de la Russie.

De son côté, l’ambassadeur Johannes Matyassy, directeur de l’organisme de promotion à l’étranger Présence suisse, se dit convaincu aussi qu’il faut resserrer les liens bilatéraux. Le jubilée est donc l’occasion d’exprimer la vieille amitié qui existe entre les deux pays.

Récemment, ces relations ont été entachées de tensions, comme la dispute autour de l’extradition de l’ancien ministre de l’énergie atomique Adamov ou la saisie de 54 toiles russes à la Fondation Gianadda à Martigny par les autorités valaisannes.

La Guerre froide est finie

Ernst Mühlemann, ancien député radical (droite), a également évoqué ces affaires «peu brillantes». «C’est pour éliminer ces points de friction psychologiques que nous avons créé le Conseil de coopération Suisse-Russie», a souligné Ernst Mühlemann, qui est aussi vice-président de cet organisme.

«La Suisse a mis longtemps à comprendre que la Guerre froide est terminée», a déclaré à swissinfo Ernst Mühlemann. Avant de préciser qu’elle n’est pas seule en cause, mais toute l’Union européenne (UE), «qui, de par son appartenance à l’Otan, est plutôt orientée vers l’Ouest».

Selon Ernst Mühlemann, cette situation est dangereuse. «La politique extérieure agressive des Etats-Unis a favorisé l’apparition de nouveaux points de friction à la frontière orientale de Schengen».

Quant à la neutralité, l’ancien député suisse a indiqué qu’elle était «hautement respectée» en Russie et que les bons offices de la Confédération avaient contribué, en son temps, à la solution au premier conflit tchétchène

Vers l’économie de marché

Ernst Mühlemann a également évoqué les difficultés du passage d’une économie planifiée à une économie de marché. «Ce n’est pas simple de transformer un fonctionnaire en entrepreneur.»

Mais cette économie libérale va continuer de se développer, même s’il est clair que «l’amélioration de la situation financière de la Russie est imputable principalement aux matières premières, surtout du pétrole et du gaz naturel».

Rappelant que, de 1999 à 2005, les exportations de la Suisse vers la Russie ont triplé à environ 1,5 milliard de francs, l’ancien député suisse a conclu: «La Russie est sans aucun doute un bon endroit pour investir des francs suisses».

Une centaine d’événements

La centaine d’événements marquant ces commémorations sont dotés d’un budget de 2,3 millions de francs. Parmi ces manifestations figure une exposition «Suisse-Russie: des siècles d’amour et d’oubli» au Musée historique de Lausanne.

Mais il y a aussi le forum financier Finas, une semaine économique et culturelle organisée par Genève à Moscou. De même, de nombreux exposants suisses vont participer à la Foire internationale des beaux-arts de Moscou.

Ces manifestations bénéficient du soutien des associations d’architectes et de l’industrie suisse, notamment Swissmem et Suisse Tourisme.

swissinfo et les agences

– Au 18e siècle, des savants suisses étaient très demandés par l’aristocratie russe.

– Au 19e, la Russie était très fréquentée par les industriels, techniciens et agronomes suisses.

– Artistes et politiciens russes se sont souvent réfugiés en Suisse.

– Après la rupture provoquée par la révolution russe de 1917, les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques en 1946.

– De 1999 à 2005, les exportations suisses vers la Russie ont triplé à environ 1,5 milliard de francs.

– A fin 2005, 576 citoyens suisses vivaient en Russie.

La Suisse a ouvert son premier consulat à Saint-Pétersbourg il y a 190 ans.
Il y a 100 ans, elle y a installé sa première légation officielle.
L’ambassade de Suisse à Moscou a été ouverte il y a 60 ans.
Cette année de commémoration sera marquée par une centaine d’événements coordonnés par Présence suisse.

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