Comment mieux protéger notre patrimoine culturel
Les récentes inondations qui ont frappé l'Europe de l'Est nous ont rappelé la fragilité des biens culturels.
Pour pouvoir mieux les protéger, des spécialistes du monde entier ont échangé leurs expériences cette semaine à Berne.
Souvenez-vous, des Bouddhas défigurés par les taliban en Afghanistan et du vieux pont de Mostar dynamité pendant la Guerre des Balkans.
Mais aussi de la Tour Stockalper de Gondo détruite par un éboulement, des 2500 m3 d’archives endommagées par les récentes inondations en Tchéquie.
Autant de catastrophes qui ont incité des spécialistes du monde entier à faire le point sur les techniques de protection des biens culturels.
L’occasion pour les Suisses de présenter un nouveau système pour sauvegarder les archives tchèques. Un procédé qui consiste à congeler rapidement le papier détrempé afin qu’il ne moisisse pas.
La Convention de La Haye
Au-delà des moyens techniques, la Convention de La Haye de 1954 sur la protection des biens culturels est le meilleur allié du patrimoine.
Elle vise à le protéger en temps de paix comme en temps de guerre. Elle prévoit des mesures concrètes (plans en cas de catastrophe) et des sanctions pénales.
Mais la Guerre des Balkans, entre autres, a démontré que ces dispositions étaient peu respectées. D’où l’élaboration, en 1999, d’un deuxième protocole à la Convention de La Haye.
Actuellement, une quinzaine d’Etats l’ont ratifiée. Mais il en faudra vingt pour qu’il puisse entrer en vigueur. D’ailleurs, le but du Congrès qui s’est déroulé à Berne était aussi de convaincre d’autres pays.
Un exemple à suivre
La Suisse, elle, devrait ratifier ce protocole prochainement. Quoi qu’il en soit, elle applique déjà ces mesures depuis longtemps.
«Dans ce domaine, la Suisse est exemplaire», surenchérit Jan Hladik de la division du patrimoine culturel à l’UNESCO.
Il faut dire que dans la plupart des pays, la protection des biens culturels relève exclusivement de l’armée. Alors qu’en Suisse, elle incombe également aux autorités civiles qu’elles soient fédérales, cantonales et communales.
swissinfo/Alexandra Richard
La Suisse a adhéré en 1962 à la Convention de La Haye de 1954
Elle n’a pas encore ratifié le Deuxième Protocole de 1999
L’inventaire suisse des biens culturels de 1995 répertorie 1600 objets nationaux et 6600 biens régionaux à protéger en priorité
Les biens culturels à protéger sont essentiellement les monuments d’architecture, d’art ou d’histoire, les sites archéologiques, les manuscrits, livres et collections scientifiques, ou encore les édifices abritant de nombreux biens culturels
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