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Des allocations familiales à l’«emballage trompeur»

Les opposants estiment qu'une harmonisation des allocations familiales n'augmenterait pas le pouvoir d'achat des familles. Keystone

Les opposants à l'harmonisation des allocations familiales soumise à votation le 26 novembre jugent le projet à la fois trompeur, inutile et dangereux.

Regroupant une soixantaine de parlementaires, le comité «Non à une politique familiale alibi» présentait ses arguments mercredi à Berne.

Un jour après les partisans du ‘oui’ à la nouvelle loi sur les allocations familiales, les opposants ont tenu conférence de presse à Berne.

Le comité d’opposition formé de près de 60 parlementaires de l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure), du Parti radical démocratique (PRD / droite), des Libéraux (PLS / droite) a affirmé son refus d’étendre l’Etat social.

«L’Etat social coûte de plus en plus cher. Il serait dès lors irresponsable de créer une nouvelle assurance sociale, avant d’avoir garanti le financement des assurances sociales existantes», a ainsi constaté le député radical Pierre Triponez.

«Nous soutenons sans concession le régime actuel d’allocations, dont les coûts sont principalement supportés depuis des décennies par l’économie», a ajouté celui qui est également directeur de l’Union suisse des arts et métiers.

Selon les opposants, la nouvelle loi coûterait toutefois 600 millions de francs de plus par an aux entreprises, alors qu’elles supportent déjà des charges sociales de 4,1 milliards de francs.

Du domaine des cantons

Sa collègue de parti et sénatrice Françoise Saudan décrit pour sa part la loi proposée comme une ‘aberration fédéraliste’.

«La Confédération n’a aucune raison de s’immiscer dans un domaine que les cantons maîtrisent parfaitement. Les réglementations cantonales actuelles fonctionnent parfaitement bien et les solutions fédéralistes présentent l’avantage d’être souples et bien ciblées», a-t-elle avancé.

Cette dernière a en outre émis les plus grands doutes sur la contribution de la loi fédérale sur les allocations familiales à une véritable politique familiale: «Faire passer la plus faible allocation minimale de Suisse à 200 francs par enfant ne suffira pas à élever le pouvoir d’achat des familles».

Concernant les disparités actuelles entre cantons et parmi les bénéficiaires, Françoise Saudan a estimé que les salaires variaient eux aussi d’une région à l’autre.

«Il ne serait en outre pas normal que l’enfant d’un banquier privé de Genève touche une allocation de 200 francs», a-t-elle conclu.

swissinfo et les agences

Actuellement les allocations familiales varient entre 160 francs par mois dans le canton de Berne et 444 francs en Valais.
La nouvelle loi propose un minimum de 200 francs par mois pour les enfants jusqu’à 16 ans et de 250 francs pour les jeunes en formation jusqu’à 25 ans.
Il s’agit de minima, les cantons restant libres de maintenir leur régime actuel.

Parmi les grands partis, l’Union démocratique du centre (UDC, droite dure) soutient le «non» et le Parti radical devrait rejoindre ce camp samedi.

Socialistes, démocrates-chrétiens et Verts appellent à verser un oui dans les urnes. Ils considèrent qu’une harmonisation des allocations familiales profiterait à la société et ses surcoûts seraient supportables pour l’économie.

L’Union suisse des paysans est en faveur de la nouvelle loi et Hotelleriesuisse est contre également.

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