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Des milliers de manifestants à Kloten

Les pilotes, à Genève, ont fait part de leur impuissance et de leur tristesse. Keystone

Plusieurs milliers de manifestants ont commencé à exprimer leur colère mercredi en début d'après-midi devant le siège de Swissair au Balsberg, non loin de Kloten. Les slogans et les pancartes brocardent vivement les banques, tenues pour responsables du gâchis. A Genève-Cointrin, une trentaine de pilotes ont également manifesté dans la matinée.

Convoquée par les syndicats Aeropers (personnel de cockpit), PUSH (Personal Union Swissair Holding, personnel au sol) et SSP/VPOD (services publics), la manifestation rencontre à l’évidence un succès que ses organisateurs n’avaient pas prévu.

Plusieurs milliers de personnes ont répondu à l’appel. Parmi elles, de nombreux pilotes et employés de cabine en uniforme, tandis que bon nombre de sympathisants ont revêtu des t-shirts ou se sont coiffés de casquettes aux couleurs de la compagnie.

«UBS + CS = mafia»

Au milieu de la foule, Richard Dunkel, président du syndicat PUSH, confirme que la manifestation réunit bien plus de monde que ce qu’attendaient les organisateurs.

Selon lui, c’est bien aux banques que s’adresse la colère des manifestants. «Je ne crois pas que les gens en veulent au management de Mario Corti, d’ailleurs, la foule scande régulièrement son nom. La plupart sont vraiment fâchés contre les banques».

Une colère qui s’exprime par les slogans sur les banderoles, comme «il n’y a pas que l’argent, mais aussi les êtres humains», ou, plus explicite «UBS + CS = mafia». Certains sont également dirigés contre le monde politique, comme «Messieurs les conseillers fédéraux, nous voulons des actes, pas des paroles».

Dans l’après-midi, les manifestants doivent se rendre au siège de l’UBS à Glattbrugg, à une quinzaine de minutes de marche du Balsberg, et là, Richard Dunkel ne peut qu’espérer que tout se déroulera dans le calme, sans débordements.

A Genève aussi

Dans la matinée, une trentaine de pilotes de Swissair ont manifesté dans le hall de départ de l’aéroport de Cointrin. L’impuissance et la tristesse se lisaient sur les visages. «Cette affaire donne l’impression d’un complot, a confié l’un d’eux. Il faut chercher à qui profite le crime». C’est un «putsch» auquel on vient d’assister, a ajouté un autre.

Les pilotes n’ont pas voulu nommer les responsables, mais ils n’ont pas caché en vouloir à certaines personnes. «Aujourd’hui, seul Mario Corti a encore toute notre confiance, déclare un pilote. Il a été embarqué dans cette affaire alors que tout était déjà perdu».

La solution Crossair n’enchante guère le personnel navigant de Swissair. Les conditions de travail sont moins bonnes et la compagnie bâloise ne veut pas d’un corps de pilotes distinct en son sein, a noté un manifestant. Et d’ajouter qu’il aimerait voler pour une compagnie dont il puisse être fier, comme avant avec Swissair.

Les pilotes ont également tenu à témoigner de leur solidarité avec les autres employés du groupe. «L’effet dominos va être spectaculaire, prévoit l’un des manifestants. C’est une catastrophe sociale, car des milliers d’emplois vont disparaître».

A noter que les syndicats ont d’ores et déjà appelé à une manifestation de bien plus grande envergure. Elle est prévue jeudi en fin d’après-midi devant le siège du Credit Suisse Group à Genève.

swissinfo

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