Départ prématuré pour Mercer Reynolds
L'ambassadeur des Etats-Unis en Suisse quittera Berne début avril, avant la fin de son mandat.
Entré en fonction le jour des attentats du 11 septembre, Mercer Reynolds part au moment le plus critique de la crise irakienne.
Contrairement à ce qu’ont laissé entendre certains médias, Mercer Reynolds ne rentre pas aux Etats-Unis pour participer à la prochaine campagne présidentielle de George W. Bush.
«J’ai beaucoup d’obligations personnelles par rapport à mes affaires. C’est pourquoi je dois rentrer aux Etats-Unis», assure l’ambassadeur à swissinfo.
Mercer Reynolds ne cache pas sa «tristesse de quitter la Suisse». «C’est, dit-il, un départ prématuré. J’aurais préféré rester en poste jusqu’à la visite en Suisse du président Bush, en novembre.»
Un moment historique qui aurait «représenté le sommet de ma carrière à Berne», souligne encore Mercer Reynolds.
Ami proche de George W. Bush
Il faut dire qu’il quitte la Suisse 18 mois seulement après être entré en fonction. Il avait initialement prévu de rester à son poste jusqu’à la fin de l’année.
Ami proche du chef de la Maison Blanche, Mercer Reynolds avait succédé à Richard Fredericks (en fonction depuis 1999) le 11 septembre 2001, le jour même des attaques terroristes contre le World Trade Center et le Pentagone.
Berne était pour Mercer Reynolds son premier poste diplomatique. Auparavant, il était actif dans les affaires. Un parcours singulier qui reste cohérent à ses yeux.
La transition entre ces deux mondes n’a pas représenté une difficulté. Il insiste même sur le fait que son expérience dans le monde des affaires l’a aidé dans son activité de diplomate en Suisse.
D’importants liens économiques
L’ambassadeur reconnaît que les liens économiques entre les deux pays ont toujours été très forts. La Suisse est l’un des plus grands investisseurs étrangers aux Etats-Unis.
Elle vient notamment après des pays comme le Royaume-Uni et le Canada. C’est pourquoi, il s’est plutôt impliqué pour renforcer les relations diplomatiques.
«Quand je suis arrivé ici, j’ai constaté que les relations économiques entre nos deux pays étaient fantastiques. Mais les relations diplomatiques entre nos deux gouvernements avaient vraiment besoin d’être développées, surtout depuis que la Suisse a adhéré aux Nations unies», explique-t-il.
La visite de George Bush, point culminant du rapprochement
L’ambassadeur n’hésite pas à affirmer que les relations entre les deux gouvernements ont atteint une nouvelle dimension. C’est ainsi qu’il y a eu près d’une douzaine de rencontres de haut niveau au cours des 18 derniers mois.
La rencontre prochaine entre les présidents Bush et Couchepin doit d’ailleurs représenter le point culminant de ce rapprochement.
«Ce sera davantage qu’une simple poignée de mains, déclare le diplomate. Il s’agira d’une véritable discussion visant à déterminer comment la Suisse et les Etats-Unis peuvent développer leur collaboration bilatérale sur la base d’une relation de président à président.»
Cette visite constituera aussi une marque de respect pour le soutien que la Suisse a apporté aux Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme, précise Mercer Reynolds.
Personne ne veut d’une guerre en Irak
Ce sentiment de respect s’étend aussi à la politique suisse de neutralité.
Et le fait qu’une grande partie de l’opinion suisse soit hostile à une possible intervention américaine en Irak ne pose pas problème. Cela fait partie du jeu démocratique qui permet la liberté d’expression et le droit de protester, estime Mercer Reynolds.
L’ambassadeur précise encore n’avoir jamais, au cours des 18 mois passés en Suisse, ressenti de l’animosité envers sa personne ou son pays.
«Je pense que personne ne veut d’une guerre, surtout pas les Etats-Unis, déclare-t-il. En fait, nous voulons la paix. Nous voulons que Saddam Hussein désarme immédiatement et ouvertement. S’il le fait, il n’y aura pas de guerre en Irak.»
swissinfo, Jonathan Summerton
(traduction: Olivier Pauchard)
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