Femmes: l’appel de Micheline Calmy-Rey
A l'occasion de la Journée internationale de la femme, la présidente de la Confédération a présenté le plan d'action de la Suisse pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU.
La Chambre basse du Parlement a longuement débattu des difficultés de concilier vie familiale et vie professionnelle. Les députés ont donné leur feu vert à un congé paternité.
En ce 8 mars, journée de la femme dans le monde, la présidente de la Confédération s’est adressée aux hommes dont la compagne travaille.
Si vous estimez prendre toute votre part dans les tâches familiales, vous devriez en parler avec votre partenaire, a dit Micheline Calmy-Rey dans son message
radio-télévisé, «car elle aura peut-être un autre avis sur la question».
La ministre a aussi mis l’accent sur l’écart entre le droit et la réalité. «Pour un travail égal ou de valeur égale, les différences salariales entre hommes et femmes sont de l’ordre de 12% en Suisse», a-t-elle illustré.
Le plan d’action de la Suisse
Plus tard dans la journée, lors d’une rencontre organisée à Genève avec les associations féminines, la cheffe du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a annoncé le plan d’action de la Suisse pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, adoptée en 2000.
Le plan d’action contient un catalogue de mesures à prendre par les services de l’administration fédérale qui sont actifs dans la promotion de la paix.
La résolution de l’ONU demande notamment que le rôle et la contribution des femmes soient accrus dans les opérations de paix et que des mesures soient prises pour prévenir les actes de violence sexiste contre les femmes et les petites filles dans le contexte des conflits armés.
D’ici 2009, la Suisse s’engage à encourager la participation des femmes aux processus de paix et à accroître leur représentation dans les organes de promotion de la paix, notamment à l’ONU.
Berne va augmenter la proportion de femmes parmi les 500 militaires suisses engagés pour la promotion de la paix et la porter à 40% dans le pool suisse d’experts.
Des juristes femmes seront aussi appelées à travailler dans les instances judiciaires internationales, notamment pour enquêter sur les abus sexuels.
Congé paternité
Les messieurs étaient très présents en Suisse à l’occasion de cette Journée internationale de la femme puisque la Chambre basse du Parlement a remis sur le tapis l’idée d’un congé paternité.
Au bout de trois heures de débat consacrées aux difficultés de concilier vie familiale et vie professionnelle, le Conseil national a même donné son feu vert. Cette idée dans l’air du temps avait été lancée par la ministre de l’Economie Doris Leuthard en janvier, avant qu’elle ne soit remise à l’ordre par ses collègues du gouvernement.
Jeudi, c’est la motion du député socialiste vaudois Roger Nordmann qui a passé la rampe de justesse par 78 voix contre 74. Ce dernier a défendu un congé de quelques semaines à répartir dans l’année suivant la naissance et financé par les allocations pour perte de gains. La Chambre haute devra encore se prononcer sur cette question.
La Chambre basse a également transmis six autres des 20 interventions examinées.
Elle a notamment prié le gouvernement de mettre sur pied un plan de mesures pour l’application de l’égalité et d’étudier la reconnaissance des compétences acquises dans le cadre extraprofessionnel.
La Chambre du peuple a aussi demandé un rapport de suivi sur la mise en œuvre des mesures proposées par le gouvernement pour accroître l’efficacité de la loi sur l’égalité.
swissinfo et les agences
En Suisse, environ 25% des parlementaires son des femmes. En comparaison internationale, la Suisse se plaçait fin 2006 au 31e rang sur 190 pays.
Les femmes suisses sont nettement moins bien représentées que dans les pays scandinaves, où elles occupent en moyenne 41% des sièges parlementaires. Grâce à un quota, le Rwanda arrive en tête avec 48,8% de femmes députées.
Dans le domaine de la formation, les femmes gagnent du terrain. En 2005, elles formaient la majorité (57%) des détenteurs de maturités, contre 42,5% en 1980. Mais les femmes sans formation post-obligatoire restent plus nombreuses que les hommes (23% contre 13%).
En Suisse, Les trois quarts des hommes de plus de 15 ans exercent une activité lucrative, contre 60% des femmes. Parmi celles-ci, 57% travaillent à temps partiel, contre seulement 12% des hommes.
Dans le secteur privé, le salaire mensuel brut médian atteignait 4735 francs pour une femme et 5910 francs pour un homme en 2004.
Huit femmes sur dix vivant avec un partenaire et ayant des enfants se décrivent comme des femmes au foyer.
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