Fin de la grève chez Swissmetal

Les presses se sont remises en marche à Reconvilier. Swissmetal

Les employés du site de Reconvilier ont repris le travail jeudi après-midi à l’issue d'une crise qui aura duré dix jours.

Au centre du conflit, le patron du groupe Martin Hellweg reste en place mais perd son emprise directe sur l’usine du Jura bernois.

Le conseil d’administration de Swissmetal a donné jeudi matin son accord à la convention conclue mercredi soir entre les représentants des employés de l’usine et la délégation de l’entreprise en vue de faire cesser le conflit de travail.

Les grévistes, au nombre total de 400 environ, ont décidé de mettre fin à leur mouvement au terme d’un vote organisé dans un entrepôt du site. Ils ont approuvé par 269 voix, contre 80 et 9 bulletins blancs, la reprise de travail sur le coup de 13h15.

La principale revendication

Le protocole d’accord avait été conclu mercredi par le syndicat, les représentants du personnel et le conseil d’administration de Swissmetal.

Tenu secret jusqu’à jeudi matin, il satisfait en partie la principale revendication des grévistes, à savoir le départ du président de la direction de la société basé à Dornach (Soleure), l’Allemand Martin Hellweg.

Ce dernier perd de son emprise sur l’usine du Jura bernois mais ne quitte toutefois pas Swissmetal. Il continuera de faire partie de la direction générale, mais est déchargé de certaines de ses fonctions opérationnelles sur les sites.

Dans le détail, Swissmetal va nommer trois nouveaux directeurs, soit un pour Reconvilier, un pour Dornach, siège du groupe, et un en charge des ventes pour toutes les entités.

Le site est maintenu

«C’est un soulagement d’avoir trouvé une issue dans un combat difficile à mener», a affirmé Fabienne Blanc-Kühn, membre du comité directeur du syndicat Unia. Elle a estimé qu’il s’agissait d’un bon accord après dix jours de grève. La nomination d’un directeur de site permettra de mieux défendre l’usine Swissmetal Boillat.

L’accord négocié mercredi garantit aussi le maintien du site de Reconvilier, qui sera même développé. Des négociations salariales vont rapidement débuter mais une hausse est garantie, ont assuré les représentants du personnel. L’assurance que le canton de Berne suivra la mise en oeuvre de l’accord a tranquillisé certains ouvriers.

De son côté, le conseil d’administration de Swissmetal a remercié jeudi Elisabeth Zölch, ministre de l’Economie du canton de Berne, des efforts qui ont permis de conclure cette convention.

«Le conseil d’administration considère que la fin de la grève marque le début d’une nouvelle phase», a expliqué François Carrard sur les ondes de la Radio romande.

Pour le président du conseil d’administration de Swissmetal: «les procédures de communication doivent être améliorées. La nomination d’un nouveau directeur de site à Reconvilier va dans ce sens.»

Sans enthousiasme

«Si on avait refusé, c’était l’impasse», a expliqué un ouvrier à l’issue du vote. Un autre de renchérir qu’il aurait été suicidaire de refuser l’accord.

Mais d’une façon générale, les grévistes ont accepté sans enthousiasme cet accord estimant qu’il permettait de sortir la tête haute de ce conflit de travail.

Victoire ou défaite, le personnel estime en tout cas avoir réussi à faire bouger les choses à Swissmetal.

«On espère que notre combat fera réfléchir d’autres conseils d’administration», a souhaité un ex-gréviste.

Même s’il y a un sentiment mitigé chez certains après le maintien de Martin Hellweg, dont les grévistes exigeaient le départ, les ouvriers semblaient soulagés de reprendre le travail.

swissinfo et les agences

En bref

– L’usine Boillat, spécialisée dans les produits dérivés à base de cuivre, a été fondée en 1855 à Reconvilier.

– En 1986 elle a fusionné avec Dornach et Selve pour former le holding Swissmetal – UMS Usine Métallurgiques Suisses Holding SA, dont le siège est à Berne.

– L’usine de Reconvilier (Jura) et celle de Dornach (Soleure) emploient chacune dans les 400 employés.