L’Autriche soutient l’armée suisse à Davos
Les armées autrichienne et suisse collaborent pour assurer la sécurité aérienne du ciel de Davos pendant le World Economic Forum (WEF).
Il y a deux ans, l’engagement de l’armée suisse pour cet événement annuel avait suscité un très vif débat, qui s’est bien calmé aujourd’hui.
La surveillance de la région de Davos durant le Forum économique mondial sera assurée cette année encore par l’armée et la police, au moyen de 5500 hommes, d’avions de combat et d’hélicoptères.
L’armée fédérale autrichienne est responsable pour sa part de l’espace aérien du Vorarlberg et du Tyrol. Sa mission dure du 25 au 31 janvier, mettant en œuvre des stations de radars mobiles et 20 avions de combat.
Sa tâche consiste à identifier tout objet volant et de transmettre les données aux autorités suisses, a indiqué lundi le responsable de la troupe basée au Tyrol.
Peu de critiques
De manière générale, l’engagement de l’armée suisse à Davos n’aura jamais été aussi peu critiqué. Et pour cause.
Contrairement aux dernières années, aucune grande manifestation des altermondialistes n’est prévue. De manière générale, la résistance contre la «rencontre des puissants» a diminué. Ce qui s’explique par les désaccords entre partisans et adversaires de la violence et une certaine désaffection de l’opinion publique.
En créant l’Open-Forum avec des débats ouverts et en invitant des grands noms du show business – avec par exemple en 2005 Bono, le leader du groupe de rock U2 -, le WEF a de fait affaibli ses opposants.
De Sumatra à la Fête de tir
En automne 2004, le Parlement suisse a prolongé le mandat de l’armée suisse à Davos, réglant la discussion politique pour cette édition 2006.
L’armée elle-même se trouve face à de nouvelles réformes. Avec «Armée 08/11», le gouvernement fédéral veut mettre l’accent sur la sécurité du territoire au détriment de la défense traditionnelle. Autant dire que ce débat-ci préoccupe beaucoup plus le monde politique de gauche comme de droite que le forum de Davos.
Concrètement, ces dernières années, l’armée ne s’est pas limitée à assurer la sécurité du WEF.
Elle a aussi participé à des missions civiles à Sumatra après le tsunami et en Suisse centrale lors des inondations d’août dernier. Elle a également été envoyée en renfort des gardes-frontière, assuré la protection des ambassades ou la logistique de la Fête nationale de tir.
De même, l’armée aura beaucoup plus à faire encore qu’à Davos lorsqu’il lui faudra assurer la sécurité des Championnats d’Europe de football en 2008.
L’armée au WEF: la routine?
«Je n’aime pas le mot ‘routine’. Nous ne pouvons ni ne devons exclure des imprévus», déclare Stefan Hofer, chef de la communication de l’état-major.
«Il est toutefois exact que nous avons, entretemps, créé un réseau qui nous permet d’assurer notre mission de base», ajoute-t-il à swissinfo.
Le gros de la troupe est mobilisé à la mi-janvier, ce qui permet aux soldats et officiers d’effectuer leur cours annuel de répétition dans la région de Davos. Les tâches de protection des personnes et de contrôle des accès sont, pour leur part, effectuées par des soldats professionnels.
20 hélicoptères pour les VIP
Les soldats de milice sont affectés à la surveillance des routes, des installations électriques et des canalisations.
L’accès à l’espace aérien autour de Davos a été restreint entre mardi 24 et lundi 30 janvier et des patrouilles aériennes de F/A-18 et de Tiger survoleront la région toute la journée depuis la base aérienne de Sion, en Valais.
Seule une autorisation spéciale délivrée par les forces aériennes permettra de traverser la zone par les airs. Quant à une éventuelle décision de recours aux armes en cas d’infraction, elle est du ressort du ministre de la Défense Samuel Schmid.
Enfin, une vingtaine d’hélicoptères doivent assurer le transport des personnalités.
Grand raout à Bâle
Malgré cela, le haut commandement de cette mission de l’armée n’est pas assuré par son chef Christoph Keckeis, mais par le commandant de la police du canton des Grisons, Markus Reinhardt. De même en cas de manifestations et autres protestations.
Cette année, les adversaires de la globalisation n’ont prévu aucune grande manifestation à Davos ou dans ses environs, mais le 28 janvier à Bâle, au nord de la Suisse, avec l’autorisation des pouvoirs publics.
Mais le porte-parole de la police grisonne n’exclut pas des actions de protestation sur place. «Nous devons nous y attendre cette année aussi», a indiqué Alois Hafner à swissinfo.
swissinfo, Andreas Keiser
(Traduction de l’allemand: Isabelle Eichenberger)
L’armée suisse est constitutionnellement une armée de milice.
Avec l’introduction d’Armée XXI en 2004, l’effectif a passé de 350’000 à 140’000 hommes.
Le service militaire est obligatoire pour les hommes et facultatif pour les femmes.
Le devoir de service commence à 20 ans et finit, selon le grade, entre 30 et 50 ans.
En 2004, 40% des jeunes en âge de servir ont été déclaré inaptes.
En 1994, ils n’étaient que 21%.
– L’armée suisse surveille le WEF depuis 2000, où elle avait engagé 70 soldats.
– En 2005, ils étaient 5500, comme cette année, avec 3300 hommes des troupes terrestres et 2200 des forces aériennes.
– L’opération coûte environ 2,5 millions de francs de plus qu’un cours de répétition habituel.
– En juin 2003, 5600 soldats avaient protégé le Sommet du G8 à Evian.
– En décembre 2003, ils étaient 2000 au Sommet mondial de la société de l’information à Genève.
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