L’opposition à la révision de l’AI se consolide
Le ciel s'obscurcit pour la 5e révision de l'Assurance invalidité. Les Verts – le plus important parti non gouvernemental – ont décidé samedi de soutenir le référendum.
Il ne manque désormais plus que les socialistes pour voir la gauche politique unie derrière le référendum. La réponse du principal parti de gauche sera connue vendredi.
Le référendum contre la 5e révision de l’Assurance invalidité (AI) a été lancé par le Centre pour la vie autonome, basé à Zurich, et l’association romande Cap-Contact, malgré la défection des principales organisations de handicapés.
Pour l’heure, au niveau politique, seule l’extrême-gauche soutenait cette démarche. La décision des Verts donne donc un peu plus de poids à cette opposition qui semblait jusqu’à présent fragile.
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Les Verts
Davantage de pression sur les faibles
Les écologistes sont unis sur la question. Réuni samedi, le comité directeur des Verts a pris cette décision par 23 voix contre 1, a indiqué le secrétaire général Hubert Zurkinden.
Pour les Verts, la majorité bourgeoise a imposé une révision qui donne libre cours aux employeurs et qui met la pression sur les personnes souffrant de problèmes psychiques et physiques ou de handicaps. Toute une série de mesures montrent que le camp bourgeois ne prend pas l’intégration de ces derniers sérieux.
Les partis bourgeois augmentent la pression sur les faibles et font en même temps de cadeaux fiscaux aux nantis, poursuivent les Verts. Il faut enfin mettre un terme à ces abus. Pour cette raison, le comité directeur des Verts a aussi décidé à l’unanimité samedi de soutenir la future initiative des socialistes pour des impôts plus justes.
Si les socialistes décident à leur tour de soutenir le référendum, vendredi, la gauche politique partira donc unie au combat contre la révision. Elle ne bénéficiera cependant pas du soutien de l’Union syndicale suisse qui a d’ores et déjà annoncé ne pas vouloir soutenir le référendum.
Coordination nationale
Des membres d’autres organisations syndicales et d’aide aux personnes handicapées, réunis samedi à Neuchâtel, ont décidé de leur côté de se constituer en coordination nationale contre la 5e révision, a indiqué le député Pierre Vanek (SolidaritéS), un des initiateurs du projet.
Sous le mot d’ordre «Non au démantèlement de nos droits! Non au démantèlement de l’AI!», cette coordination entend réunir les forces et les personnes qui veulent défendre non seulement les droits des personnes handicapées, mais aussi celui de tous les salariés pour qui l’AI représente une assurance sociale fondamentale, aujourd’hui remise en cause.
Les membres se réuniront le 11 novembre pour faire le point et élargir la coordination. Les Verts se joindront à cette plate-forme, a précisé Hubert Zurkinden.
swissinfo et les agences
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Référendum
L’Assurance invalidité (AI) a été introduite en 1959.
Elle est obligatoire pour toute personne domiciliée en Suisse et qui y exerce une activité lucrative.
En 2005, 5,3% de la population active était au bénéfice d’une rente AI, contre 3,2% en 1990 Déficitaire depuis 10 ans, l’AI a enregistré un déficit record de 1,7 milliard de francs en 2005.
La 5e révision de l’AI est achevée depuis que la Chambre basse a éliminé ses dernières divergences avec la Chambre haute lors de la session parlementaire de Flims au début du mois.
Cette révision doit permettre d’alléger le budget de cette assurance sociale de 596 millions en moyenne chaque année jusqu’en 2025.
La méthode repose sur deux piliers. D’abord, la réduction de 30% du nombre de nouvelles rentes par rapport à 2003 grâce à une définition plus stricte de l’invalidité notamment. Ensuite la restriction de certaines prestations.
Sous réserve de la réussite du référendum, cette 5e révision devrait entrer en vigueur l’an prochain. La question d’un financement supplémentaire par contre reste à régler.
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