L’UDC veut la fin des monopoles étatiques
Réunis à Stans, les délégués de l'Union démocratique du centre (UDC/droite dure) ont exigé que le produit de la vente des actions Swisscom bénéficie au peuple.
Ils ont également choisi le nouveau vice-président romand de leur parti en la personne du Neuchâtelois Yvan Perrin et confirmé l’ensemble du comité directeur dans ses fonctions.
Un groupe de travail du parti de droite doit proposer d’ici la fin du mois de février des variantes pour la privatisation et l’utilisation du produit de la vente des actions de l’entreprise nationale de télécommunications.
Réunis samedi dans le canton de Nidwald, les délégués ont confirmé la position de la direction du parti et soutenu les désirs de privatisation du gouvernement. Ils ont adopté un document stratégique à la quasi unanimité.
Auparavant, différents orateurs avaient lancé des plaidoyers pour faire tomber les monopoles étatiques.
L’utilisation de l’argent reste ouverte
Le produit de la vente de Swisscom, de 17 milliards de francs environ, «appartient au peuple», précise le papier stratégique, qui ne fait encore aucune proposition concrète sur la façon dont cet argent doit être reversé au peuple. Il appartiendra au groupe de travail d’élaborer des variantes.
Le délégué vaudois Gérald Nicod a, par exemple, proposé de transférer dans un premier temps la participation fédérale au fonds de l’AVS, qui vendrait les actions en temps voulu et profiterait des bénéfices dans l’intervalle.
Le ministre de la justice Christoph Blocher, qui expliquait les décisions et propositions du gouvernement, n’a pas évoqué cette variante. Mais il a affirmé: «Cette fortune appartient aux citoyens».
Pour lui, «la Confédération n’est plus le propriétaire adéquat» dans un contexte de libre concurrence. Les ministres ne sont pas élus pour être des entrepreneurs», a expliqué le ministre UDC de la justice, en rappelant notamment les milliards perdus dans l’affaire Swissair.
«Toutes les sociétés de télécommunication se battent pour assurer la desserte de base en Suisse», a encore affirmé Christoph Blocher. Et il a ajouté: «Celle qui fournira la meilleure prestation au meilleur prix recevra la concession». C’est aussi ce qu’exige l’UDC.
Le ministre de la justice a assuré que «le service universel serait garanti par la loi jusque dans les vallées les plus reculées». «Débarrassez-vous de cette idée inepte que seul l’Etat peut assurer la desserte de base», a-t-il lancé.
Salves contre la gauche
Ouvrant l’assemblée, le président du parti Ueli Maurer a consacré la quasi totalité de son discours à démolir la politique des socialistes, qui «mettent en péril l’Etat social».
«Leur appareil de redistribution est antisocial, car il accorde des prestations à ceux qui n’en ont pas besoin et impose des charges fiscales inutiles aux autres».
Le président de l’UDC a demandé de «revenir au principe de l’effort et de la performance» et appelé à se souvenir de «notre héritage libéral».
L’élection d’Yvan Perrin
A Stans, les délégués de l’UDC étaient également appelés à élire leur comité centrale pour la période 2006-2008. Au centre de ces élections figurait celle du nouveau vice-président romand, successeur du Vaudois Jean Fattebert.
Seul candidat à briguer ce poste, le Neuchâtelois Yvan Perrin – inspecteur de police et président de la section neuchâteloise de l’UDC – a été élu sans surprise. Les délégués ont par ailleurs confirmé l’ensemble du comité central, qui compte au total 82 membres.
swissinfo et les agences
L’Union démocratique du centre a été fondée en 1971
L’UDC est le parti le plus représenté au Parlement suisse avec 63 membres élus (pour les deux Chambres).
A l’occasion des dernières élections fédérales de 2003, l’UDC a obtenu 26,6% des votes (Représentants du peuple).
L’Union démocratique du centre (UDC/droite dure) est l’un des quatre partis gouvernementaux suisses avec le Parti socialiste, le Parti radical et le Parti démocrate-chrétien.
Il possède deux représentants au sein du gouvernement : le ministre de la justice Christoph Blocher et le ministre de la défense Samuel Schmid.
– En 1997 l’ancienne Telecom PTT est devenue Swisscom. Malgré l’ouverture du marché (1998) la Confédération possède toujours la majorité des actions.
– Le 23 novembre 2005, le gouvernement suisse, qui détient 66,1% de Swisscom, a annoncé vouloir vendre cette participation.
– Dans les jours suivants, le gouvernement a interdit à l’opérateur toute acquisition à l’étranger.
– Le 2 décembre, le gouvernement s’est expliqué sur l’interdiction d’acquisitions à l’étranger. Il a précisé qu’elle ne concernait que les opérateurs de téléphonie fixe.
– Le 20 janvier 2006, Jens Alder a quitté la direction de Swisscom, tirant les conséquences du désaveu du gouvernement pour sa politique d’expansion internationale. Son successeur est Carsten Schloter.
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