La Chine et la Suisse, un lien de plus en plus solide
La ministre Micheline Calmy-Rey a été reçue à Pékin par plusieurs représentants des autorités chinoises. Une rencontre qui a confirmé la qualité du lien entre les deux pays et la volonté de poursuivre sur la voie bilatérale.
Des paroles aux actes: un accord sur l’éducation et la recherche a été signé, qui favorisera les échanges au niveau académique.
La Suisse et la Chine travaillent avec application à l’extension de leurs relations. Une déclaration générale d’intentions sur de nombreux thèmes est prévue, alors qu’un accord sur l’éducation et la recherche a déjà été signé vendredi à Pékin par la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, ministre des affaires étrangères.
Les relations, déjà «bonnes» avec la Chine, devraient être «mieux structurées» avec l’accord général, a déclaré vendredi soir la conseillère fédérale, lors d’une conférence de presse à Pékin, au deuxième jour de sa visite officielle en Chine.
Cette déclaration d’intentions est prévue sur de nombreux thèmes, de la protection de l’environnement aux droits de l’homme en passant par la recherche et le commerce.
Dans le domaine de l’éducation et de la recherche, la conseillère fédérale et le ministre chinois de l’éducation, Zhou Ji, ont signé vendredi un accord qui prévoit notamment de nouvelles dispositions concernant les bourses d’études, ainsi qu’un échange de délégations d’instituts supérieurs de formation.
La Chine est un partenaire important, a déclaré Micheline Calmy-Rey. Mais celle-ci a réfuté l’idée qu’un poids excessif est accordé à Pékin dans la politique étrangère suisse. La Suisse aspire également à des relations intensives avec d’autres Etats, notamment l’Inde.
Droits de l’homme
Auparavant, la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) avait rencontré dans la matinée son homologue Li Zhaoxing. Ils ont notamment évoqué la situation des droits de l’homme en Chine.
Et en particulier l’affaire de la colonne de réfugiés tibétains prise pour cible par des garde-frontières à la frontière entre le Tibet et le Népal. Une religieuse tibétaine qui tentait de quitter la Chine y a été abattue. Environ 150 personnes ont d’ailleurs manifesté jeudi soir à Zurich pour dénoncer la mort de la jeune nonne. «J’ai demandé des explications, mais je n’ai pas encore reçu de réponse», a relevé la ministre.
Dans quelle mesure la question du respect effectif des droits de l’homme par la Chine pourra influencer la qualité des relations entre les deux pays n’est pas encore claire. En évaluant le dialogue actuel avec Pékin, on estime que la voie bilatérale peut être poursuivie, a dit en substance Micheline Calmy-Rey à swissinfo.
Li Zhaoxing et Micheline Calmy-Rey ont également parlé de la collaboration des deux pays dans les organes de l’ONU, comme le Conseil des droits de l’homme et de la situation dans l’est de l’Asie après l’essai nucléaire nord-coréen.
La conseillère fédérale s’est encore entretenue avec deux hauts responsables chinois, le président du Parlement Wu Bangguo et Li Changchun, responsable de la propagande au Politburo du Parti communiste.
Li Changchun s’est souvenu de son premier voyage en Suisse, en juin dernier. «La Suisse est un pays riche dans lequel les gens vivent simplement», a-t-il déclaré.
Une diaspora active
L’ambassade de Suisse a organisé en soirée un apéritif pour les Suisses expatriés en Chine.
La communauté s’est fortement agrandie ces derniers temps. Lorsque Mme Calmy-Rey s’était rendue pour la première fois en Chine comme ministre des affaires étrangères en 2003, 1900 Suissesses et Suisses vivaient en Chine et à Hong Kong. Ils sont désormais 2700, dont 450 à Pékin.
«L’activité des Suisses qui sont domiciliés en Chine contribue au développement des bonnes relations entre Berne et Pékin», a constaté la ministre des affaires étrangères.
swissinfo et les agences
Micheline Calmy-Rey mène une visite officielle en Chine du 26 au 30 octobre.
C’est son deuxième voyage officiel dans ce pays – le 1er avait eu lieu en 2003.
Dimanche, elle doit de se rendre à Canton, dans le sud du pays, pour y inaugurer le nouveau consulat général de Suisse.
1918: traité d’amitié
1950: la Suisse est parmi les premiers pays à reconnaître la République populaire chinoise
1974: accord commercial
1980: une firme suisse participe à la première joint-venture réalisée en Chine
1986: accord pour la protection réciproque des investissements
1989 : accord de collaboration scientifique et technique
1990: accord sur la double imposition
1992: accord sur le droit des brevets
1996: première visite en Chine d’un président de la Confédération (Jean-pascal Delamuraz)
2004: accord sur le tourisme
2006: un accord sur l’éducation et la recherche
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