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La Cinquième Suisse se voit déjà au Parlement

Pas facile pour un Suisse de l'étranger de se faire élire au Parlement. Keystone

Au moins seize Suisses de l’étranger convoitent un siège au Parlement. Un record de candidatures.

Et pour la droite conservatrice (UDC), tous les moyens sont bons pour se faire de la publicité. Elle ne présente pas moins de douze papables.

Les Suisses de l’étranger n’ont le droit de vote et d’éligibilité que depuis onze ans.

Jusqu’à présent, seuls 14 candidats et candidates ont tenté d’accéder au Conseil national, la chambre basse du Parlement. Mais aucun n’y est jamais parvenu.

Et le meilleur score a été obtenu en 1999 par le socialiste Pierre-Alain Bolomey de Bruxelles. Il ne lui avait manqué que 2000 voix.

Mais cette fois devrait être la bonne. Avec seize candidats déjà inscrits, les chances sont augmentées d’autant. Aux élections de 1999, seuls deux Suisses de l’étranger s’étaient présentés.

Et leur nombre pourrait encore augmenter car le dépôt des listes n’est pas terminé dans tous les cantons.

La droite dure passe à l’offensive

Or, force est de constater que c’est l’Union démocratique du centre (UDC), la droite dure, qui fait exploser les scores.

A Bâle-campagne, elle a déposé une liste complète de sept Suisses de l’étranger. Une première en Suisse. Un autre candidat UDC est dans la course pour le canton de Berne.

Et une liste de droite de l’Association des Suisses de l’étranger (ASU) a encore été déposée dans le canton de Zurich sur la liste de l’UDC cantonale, comptant quatre papables.

Selon l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE), trois autres candidats radicaux se sont annoncés, ainsi qu’une dame habitant en Alsace (France) sous la bannière de l’Union démocratique fédérale (UDF), autre parti très conservateur.

Les Socialistes, en revanche, n’ont pas encore présenté de candidats, contrairement à leur habitude.

Le président de l’ASO, Georg Stucky, estime pour sa part que les chances d’être élus des Suisses de l’étranger sont bonnes même s’ils doivent mener campagne dans des conditions défavorables.

Il leur manque souvent la notoriété nécessaire à une élection. Ainsi que le réseau de connexions indispensables, qui se forgent à travers le travail, les associations ou le sport. Qu’ils ont souvent perdu, surtout s’ils ont quitté la Suisse depuis quelques années.

De plus, leur campagne politique se limitera souvent à la période des vacances en Suisse. Sans compter les frais de voyage limiaent fortement les ambitions politiques des Suisses de l’étranger.

Au-delà des élections

Selon le président de l’OSE, les meilleures chances d’élection sont celles de Rolf Schudel, un entrepreneur d’Afrique du Sud. Il se présente sous la bannière de l’UDC.

Selon Georg Stucky, il est important que les Suisses de l’étranger aient une représentation directe sous la Coupole.

Rolf Schudel, pour sa part, estime que ses chances sont modestes. Il se présente davantage pour le parti que pour lui-même et entend contribuer d’abord au succès de l’UDC.

Cette dernière escompte avec la candidature de Schudel un effet qui durera au-delà des élections. Le candidat devrait se positionner comme représentant du parti auprès des Suisses de l’étranger, selon le porte-parole de l’UDC, Yves Bichsel.

Selon un sondage effectué en juin dernier par l’Institut GfS, 31 % des Suisses de l’étranger voteraient pour le Parti socialiste, 18 % pour le Parti radical et 15 % pour l’UDC.

Les Verts récolteraient également 15 % des suffrages alors que le PDC n’en obtiendrait que 8.

swissinfo et les agences

– Les Suisses de l’étranger ont le droit de vote et d’éligibilité depuis le 1er juillet 1992.

– Sur les 600’000 Suisses de l’étranger, environ 82’000 sont inscrits en tant qu’électeurs.

– Lors des élections précédentes, en tout seulement 14 Suisses de l’étranger s’étaient inscrits en tant que candidats.

– Contre au moins 16 pour les prochaines élections fédérales.

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