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La contribution suisse au sommet de Tunis

Charles Geiger, directeur du secrétariat exécutif du SMSI. swissinfo.ch

A la tête du secrétariat du sommet de l’information, Charles Geiger explique les enjeux des technologies de l’information comme moteur du développement.

La Suisse renforcera sa participation lors de la 2e phase du sommet de Tunis consacré à ce thème.

Haut fonctionnaire au ministère suisse des Affaires étrangères, Charles Geiger a participé depuis 2001 à la préparation de la 1ère phase du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) qui s’est tenue à Genève en décembre 2003.

L’Union internationale des télécommunications (UIT) vient de le choisir comme directeur du secrétariat exécutif du SMSI. Charles Geiger se retrouve donc au cœur de la préparation du sommet de Tunis – la 2e phase du SMSI – prévu dans un an.

swissinfo: En quoi consiste votre mandat?

Charles Geiger: Le secrétariat exécutif est l’instrument des gouvernements pour le sommet et ses préparatifs. Et cela en collaboration avec le Bureau du SMSI composé de 36 pays.

Nous organisons également les réunions préparatoires qui travaillent sur le contenu du sommet. Un contenu négocié par les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé.

swissinfo: Quels seront les grands thèmes du sommet de Tunis?

C.G.: Lors de la première réunion préparatoire qui s’est tenue à Hammamet en juin dernier, trois axes ont été définis, à savoir la mise en oeuvre de la déclaration et du plan d’action adopté à Genève, la question du financement de ces mesures et celle de la gouvernance de l’Internet.

Nous allons donc dresser un inventaire de ce qui se fait dans le monde depuis le sommet de Genève.

La 2e conférence préparatoire (prévue en février à Genève) va se concentrer sur les mécanismes financiers, y compris la question du fonds de solidarité lancée par le président sénégalais Wade.

Nous attendons d’ici la fin de l’année un rapport du Programme des Nations pour le développement (PNUD) sur cette question qui n’a pas pu être réglée à Genève.

swissinfo: Y a-t-il déjà des solutions qui se dégagent de ces travaux?

C. G.: Des fonds supplémentaires sont certainement nécessaires, tout comme un partenariat entre les secteurs privés et publics. En effet, les opérateurs économiques sont intéressés par les marchés émergents.

Mais on ne peut pas tout accomplir grâce aux investissements privés. En Afrique par exemple, il n’y a pas un intérêt économique à relier tous les villages. Les Etats ont également un rôle important à jouer.

Il n’y a donc pas une seule solution à cette question. Nous allons plutôt vers un ensemble de mesures. Rappelons au passage la constitution à Genève d’un fonds de solidarité. Cette initiative est très intéressante, car elle mobilise de nouveaux acteurs dans le monde du développement, comme les villes et les régions.

swissinfo: L’autre dossier qui n’a pas été réglé lors de la première phase du sommet concerne la gouvernance de l’Internet. Où en est-on?

C.G.: Le Secrétaire Général des Nations Unies a créé une task force dont le secrétaire est le Suisse Markus Kummer. Les membres de cette commission sont en train d’être choisis. Ils devraient être une quarantaine de personnes issues des gouvernements, de la société civile et du secteur privé.

Ce groupe doit définir ce qu’on entend par gouvernance de l’Internet et quelle serait la forme adéquate pour gérer cette instance globalement. Nous aurons certainement des résultats à Tunis, mais il s’agira vraisemblablement de résultats préliminaires. Le temps manque en effet pour régler définitivement cette question épineuse.

swissinfo: Qu’en est-il du financement du sommet de Tunis?

C.G.: Du coté de l’UIT, le budget de la 1ère phase était d’environ 15 millions de francs. Pour la 2e partie du sommet, nous en sommes à 1,5 millions pour les réunions préparatoires et le secrétariat. Le directeur de l’UIT ou nous-mêmes continuons donc d’appeler les gouvernements à financer ce sommet.

Le financement du sommet lui-même est de la responsabilité du pays hôte, à savoir la Tunisie. Elle a offert de construire le bâtiment qui accueillera le sommet. Ce qui constitue en soit un effort financier très important.

La Suisse a largement contribué au financement de la 1ère phase, soit près de 25 millions de francs. La Suisse n’entend donc pas mettre de gros moyens financiers pour la 2ème phase.

Il est à noter qu’un grand nombre de contributions viennent des pays en développement. Ce qui montre l’engagement de ces pays pour ce sommet.

swissinfo: Il y a eu des craintes concernant la participation à Tunis de tous les acteurs du sommet, en particulier ceux de la société civile. Ces craintes sont-elles levées?

C.G. : Tout d’abord, du point de vue logistique, la Tunisie est parfaitement capable d’organiser un tel sommet. Quant aux participations, je rappelle qu’il s’agit d’un sommet de l’ONU et non du gouvernement tunisien.

Nous allons donc conclure un accord de pays hôte qui va garantir l’accès de Tunis à tous les participants accrédités. Rien n’indique, pour l’heure, que la Tunisie ne respectera pas cet accord.

Interview swissinfo, Mohamed Cherif et Frédéric Burnand à Genève

– La Suisse a organisé la première phase du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) à Genève en décembre 2003.

– L’objectif du SMSI est de combler les disparités Nord-Sud à l’aide des technologies de l’information et de la communication.

– La seconde phase du sommet se tiendra à Tunis en novembre 2005.

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