La fête du 1er août ne désertera pas le Grütli
Malgré les incidents de cette année, la commission du Grütli veut continuer à organiser la fête nationale suisse sur la prairie mythique.
Des mesures concrètes devront être prises pour empêcher les extrémistes de droite de perturber à nouveau l’allocution du président de la Confédération.
La commission du Grütli a décidé de «tout mettre en oeuvre afin de célébrer la fête dans la dignité», écrit-elle dans un communiqué où elle condamne également les «non démocratiques et non suisses» qui ont perturbé le discours de Samuel Schmid le 1er août dernier.
Elle précise par ailleurs que la délégation qui devra élaborer une série de propositions d’ici la fin de l’année travaillera en étroite collaboration avec le gouvernement (Conseil fédéral) et les cantons concernés.
A la mi-août, le Conseil fédéral avait condamné «avec fermeté» les troubles causés par les extrémistes de droite. Il n’avait toutefois pas envisagé de prendre des mesures spécifiques.
Le gouvernement avait alors estimé qu’il appartenait aux autorités cantonales et à la commission du Grütli de prendre des mesures si nécessaire.
«Cochon» et «Juda»
Pour mémoire, quelque 700 extrémistes de droite – la plupart âgés de 15 à 20 ans – avaient jeté le trouble durant la cérémonie officielle en sifflant et en huant Samuel Schmid à chaque évocation du thème de l’intégration des étrangers.
Traité de «cochon» et de «Judas», le président de la Confédération avait quitté la fameuse prairie située dans le canton d’Uri immédiatement après la fin de son discours, poussé par ses gardes du corps et avant même que l’hymne national ne soit entonné par l’assemblée.
Le cantique lui-même avait été couvert par le chahut des skinheads qui avaient entonné de leur côté l’ancien hymne national («Heil dir, Helvetia»).
La Suisse aux Suisse
Emmenés par le Parti des Suisses nationalistes (PNS), les extrémistes de droite avaient ensuite manifesté à Brunnen (Schwytz) malgré l’interdiction prononcée par la commune.
Ils avaient alors lancé des slogans tels quie «Nous marchons pour la résistance nationale» ou «la Suisse aux Suisses et les étrangers dehors».
Pour mémoire, en Suisse, la scène d’extrême-droite est formée de nombreux petits groupes qui n’entretiennent que des contacts irréguliers. Ils plongent leurs racines dans la mouvance skinhead ou dans les cercles révisionnistes et nazis.
Pour l’expert Hans Stutz, il est certain que le nombre des adhérents des ces mouvements a augmenté ces dernières années. Mais il est très difficile de les dénombrer, car la propagande se fait par le bouche-à-oreille et la mobilisation au moyen de tracts.
swissinfo et les agences
– La Fête nationale du Premier Août a été introduite en 1891. C’est un jour férié officiel depuis 1994.
– La colline du Grütli est considérée comme le berceau de la Suisse. C’est là qu’aurait été conclu le pacte de 1291 entre représentants des cantons d’Uri, Schwyz et Unterwald, à l’origine de la Suisse moderne de 1848.
– Depuis une dizaine d’années, des extrémistes de droite se rendent à la célébration de la fête nationale sur le Grütli
– Le premier Août dernier, le discours du président de la Confédération Samuel Schmid avait été fortement perturbé par des extrémistes de droite. Un acte condamné fermement par le Conseil fédéral.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.