La fête du travail à l’heure des votations fédérales
Les votations fédérales du 16 mai prochain ont occupé les esprits, samedi, à l'occasion de la journée du 1er mai.
La gauche et les syndicats ont appelé au rejet de la onzième révision de l’AVS et du paquet fiscal. Si l’affluence a culminé à Zurich, elle a été plus modeste en Suisse romande.
C’est avec le slogan «Touche pas à mon AVS» que la Fête du travail s’est déroulée samedi dans toute la Suisse. C’est dire si les votations fédérales du 16 mai prochain étaient présentes en toile de fonds des diverses manifestations.
Les orateurs syndicaux et des partis de gauche sont montés aux barricades pour dénoncer la dérive à droite de la politique suisse.
Le président de l’Union syndicale suisse (USS) a même pris son bâton de pèlerin et a donné le ton dans des allocutions prononcées devant un millier de personnes à Schaffhouse, puis à Berthoud et Lausen.
«Dans sa majorité, le nouveau gouvernement va si loin à droite qu’à sa propre droite il ne reste que le mur», a affirmé Paul Rechsteiner. Le président de l’USS a ensuite plaidé contre le paquet fiscal et la 11e révision de l’AVS. Il en a même appelé à redécouvrir la grève comme moyen de combat indispensable à la survie
Des affrontements à Zurich
Cette année, la participation à la Fête du travail en Suisse a été moins importante que l’année dernière. La participation a culminé à Zurich avec la présence de plus de 4’000 personnes.
La conseillère nationale socialiste Christine Goll y a expliqué l’enjeu du 16 mai: le peuple devra dire s’il veut continuer de vivre dans un pays solidaire ou faire de la Suisse «un pays d’égoïstes».
Comme chaque année, des affrontements se sont déroulés dans les rues de Zurich à l’issue du cortège officiel. Ceux-ci ont dégénéré par moments en véritables combats de rue.
Ils ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre mais également des extrémistes de droite et des manifestants d’extrême gauche.
La police a notamment empêché une centaine de casseurs membres du «Black Block» de se rendre au siège d’economiesuisse, l’association faîtière des milieux économiques.
Elle a fait usage de balles en caoutchouc, de lances à eau et de gaz lacrymogène contre les casseurs qui ont lancé des pierres, des bouteilles, brisé des vitres, démoli des voitures et mis le feu à des poubelles.
Des milliers de personnes à Bâle et Berne
Quelque 2500 personnes ont défilé pacifiquement dans les rues de Bâle, où la conseillère nationale écologiste Cécile Bühlmann a mis en cause les allégements fiscaux et les programmes d’économies défendus par la droite.
«Les prochaines votations fédérales sont une étape importante pour ceux qui, à droite, veulent combattre les acquis sociaux et démanteler les services publics», a relevé pour sa part le président du Syndicat industrie et bâtiment (SIB). Vasco Pedrina, qui s’exprimait à Berne devant 2000 personnes.
Moins de monde en Suisse romande
Certainement à cause d’un temps maussade, les affluences sont restées relativement modestes en Suisse romande. A Genève, le SIB a défilé en tête d’un cortège comptant environ 1500 personnes.
Ils n’étaient pas plus de 500 au centre ville de Lausanne où le cortège a défilé sous une surveillance policière discrète. Seule une parodie de procession funèbre, avec un cercueil noir, commémorait ironiquement les déprédations commises l’an dernier devant l’hôtel Palace.
A Neuchâtel, pas plus de 300 participants se sont déplacés au défilé au terme duquel le vice-président du Parti socialiste Pierre-Yves Maillard s’en est pris au Conseil fédéral.
Pascal Couchepin et Hans-Rudolf Merz «marchent à reculons» sur les objets de la 11e révision de l’AVS et du paquet fiscal, a affirmé le conseiller national vaudois.
A Fribourg, la manifestation a rassemblé entre 500 et 600 personnes. Enfin, 300 personnes se sont rassemblées au Locle et 150 à Sierre.
swissinfo avec les agences
– Des centaines de milliers de personnes ont participé aux manifestations du 1er mai dans le monde entier.
– Ils étaient 500’000 en Allemagne, 200’000 en France et des dizaines de milliers à Moscou, à Kiev, au Caire, à Cuba, à Séoul ou encore à Tokyo.
-En Suisse, plus de 10’000 personnes sont également descendues dans les rues.
– La manifestation principale a réuni 4’000 personnes Zurich où des heurts – la célèbre «Nachdemo» – ont éclaté à la fin du cortège officiel entre la police et des manifestants.
– Les votations fédérales du 16 mai prochain étaient présentes en toile de fonds de toutes les manifestations, aussi bien en Suisse alémanique qu’en Suisse romande.
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