La fumée perd du terrain en Romandie
Votations: Les cantons de Vaud, Fribourg et Valais n'ont pas voulu d'une interdiction totale de la cigarette des lieux publics. Ils autorisent les fumoirs. Par ailleurs, les Vaudois torpillent le projet de Musée des Beaux-Arts.
Après le canton de Genève, les cantons de Vaud, Fribourg et du Valais ont à leur tour décidé dimanche de bannir la cigarette des établissements publics. L’interdiction n’est toutefois pas absolue: les adeptes de l’herbe à Nicot pourront en effet toujours s’en griller une dans les fumoirs aménagés par les restaurateurs qui le désirent.
Les lois et contre-projets adoptés dimanche par les trois cantons sont néanmoins plus contraignantes que la loi adoptée cet automne par les Chambres fédérales qui autorise la fumée dans les restaurants et les bars d’une surface de 80 mètres carrés au maximum.
Le compromis a prévalu
Les Vaudois n’ont pas voulu d’une interdiction totale de la cigarette dans les cafés, restaurants, bars et discothèques. L’initiative «Fumée passive et santé » a certes été acceptée à 68,21%, mais c’est le contre-projet du Grand Conseil (parlement), accepté à une majorité de 69,42% des voix, qui a, au final, recueilli la préférence des Vaudois. Il laisse aux cafés-restaurants la possibilité d’aménager des fumoirs fermés, sans service et ventilés.
Dans le canton de Fribourg, c’est également le compromis qui a prévalu. Le contre-projet de loi adopté par le Grand Conseil prévoyait l’existence de fumoirs dans les cafés. Il a été adopté par 63,29% des voix. L’initiative qui visait une interdiction de la cigarette dans tous les lieux publics, à l’exception des chambres des homes et des prisons, a aussi été acceptée par 54,91%. Mais les Fribourgeois ont préféré la solution des fumoirs.
En Valais aussi, la fumée a été bannie des bistrots, restaurants, bars et discothèques avec la possibilité là encore d’aménager des fumoirs. Les Valaisans ont massivement accepté la nouvelle loi sur la santé, à une majorité de 75,7%. Un référendum avait été lancé, notamment par certains tenanciers de restaurants qui accusaient ces dispositions d’être discriminatoires.
Le musée des Beaux-Arts tombe à l’eau
Le nouveau Musée des Beaux-Arts de Bellerive est mort-né. Les citoyens vaudois ont refusé dimanche à une courte majorité le crédit d’étude destiné à finaliser ce projet, pourtant très largement soutenu par les milieux culturels et politiques.
Par 52,42 % de non (100 686 voix) contre 47,58 % de oui (91 385), les votants ont refusé la part cantonale d’un crédit d’étude, soit 390 000 francs sur un total de 2,09 millions. La participation s’élève à 51,15 %.
Ce scrutin s’est transformé de fait en votation pour ou contre le déplacement du musée du centre-ville au bord du lac. L’addition des mécontentements a eu raison du projet de Bellerive.
Une coalition disparate s’est formée entre ceux qui refusaient une construction les pieds dans l’eau pour protéger les rives, ceux qui estimaient que le musée doit rester au centre-ville et les sceptiques du partenariat public-privé. Les associations Rives publiques, Helvetia Nostra et le Mouvement de défense de Lausanne se sont joints à la campagne.
Pourtant largement soutenu
Le Musée de Bellerive bénéficiait pourtant du soutien unanime du Conseil d’Etat (gouvernement) et de nombreuses personnalités. Les partis politiques militaient en faveur du projet, sauf «A gauche toute! » qui avait laissé la liberté de vote et l’UDC (Union démocratique du cetre, nationaliste) qui prônait le ‘non’ sans toutefois faire campagne.
La décision de principe de déménager le Musée cantonal des Beaux-Arts hors du Palais de Rumine a été prise en 1991 déjà. Les espaces qui lui sont dévolus sont mal adaptés et exigus. Seuls 2 % des collections peuvent être montrés chaque année. L’espace libéré à Rumine aurait été attribué aux autres musées cantonaux installés dans la bâtisse.
swisinnfo avec les agences
Les cantons du Tessin, des Grisons, de Saint-Gall, d’Appenzell Rhodes-Extérieures, d’Argovie, de Zoug, de Soleure, de Berne et de Genève ont déjà adopté des règlements bannissant la cigarette dans les bistrots.
Une votation populaire est aussi prévue dans le canton de Zurich.
Des règlements ont été imposés ailleurs dans l’administration.
Seuls les cantons du Jura, de Schaffhouse et d’Appenzell Rhodes-Intérieures sont dépourvus de toute réglementation.
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