Des perspectives suisses en 10 langues

La Suisse déplace son bureau auprès des Palestiniens hors de Jérusalem-est

La question du bureau suisse de liaison a été évoquée lors de la visite de Joseph Deiss à Jérusalem en mars dernier. Keystone

Berne a officiellement communiqué, lundi, aux autorités israéliennes et palestiniennes sa décision de transférer les activités politiques du bureau suisse de liaison dans les territoires palestiniens à Ramallah. Les activités humanitaires, elles, continueront d'être gérées depuis Jérusalem-est.

Coté palestinien, la réaction est mesurée. Ahmad Sobh, proche collaborateur de Nabil Chaat, ministre de la coopération internationale au sein de l’Autorité palestinienne, a déclaré à swissinfo que cette décision ne changerait rien aux relations de son gouvernement avec la Suisse.

Relevant que les activités humanitaires de la Suisse continueraient d’être pilotées depuis Jérusalem-est, Ahmad Sobh a tout de même estimé que la Suisse avait cédé aux pressions israéliennes.

Le gouvernement israélien, lui, réserve encore sa réponse, précise Daniel Halevy-Goetschel, numéro deux de l’Ambassade d’Israël à Berne. Mais il rappelle qu’Israël avait demandé à la Suisse de quitter Jérusalem-est, l’année dernière déjà.

Le gouvernement hébreu estime en effet qu’une présence diplomatique auprès de l’Autorité palestinienne ne peut être établie dans la ville sainte : «C’est, dit-il, contraire aux accords d’Oslo».

De fait, le Bureau suisse de liaison auprès des Palestiniens a officiellement été ouvert en 1994 à Jéricho. Et officiellement, il s’y trouve toujours. Ce sont des raisons pratiques, selon le ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE), qui ont poussé la responsable du bureau, Annick Tonti, à transférer par la suite ses activités à Jérusalem-est.

«Il fallait être là où ça se passe», justifie Daniela Stoffel, porte-parole du DFAE, qui rappelle que ce déménagement s’est fait avec l’aval du gouvernement suisse.

Il n’est donc pas interdit de penser que cette implantation dans un lieu aussi sensible était un ballon d’essai de la diplomatie helvétique. Une manière de se positionner dans le cadre des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens.

Quoi qu’il en soit, l’affaire a jailli sur le devant de la scène en février dernier. Dans un entretient accordé à l’ATS, Annick Tonti a, en effet, déclaré que l’élection d’Ariel Sharon au poste de Premier ministre était un coup dure pour les espoirs de paix au Proche-Orient et qu’elle comptait quitter son poste.

Les autorités israéliennes ont immédiatement réagit, qualifiant les propos de la diplomate suisse d’ingérence dans les affaires intérieures du pays. Dans la foulée, le ministère israélien des Affaires étrangères a vigoureusement rappelé aux autorités helvétiques que l’implantation de leur bureau de liaison à Jérusalem-est était contraire aux accords d’Oslo.

Par la suite, cette question a été évoquée lors de la visite de Joseph Deiss dans la région en mars dernier, selon Daniel Halevy-Goetschel. Reste maintenant à savoir si la solution de compromis trouvée par la Suisse va satisfaire l’Etat hébreu.

Frédéric Burnand

Les plus lus
Cinquième Suisse

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision