La Suisse fait le plein de diplomatie

Bain de foule illustre pour Pascal Couchepin (à gauche) à Evian. Keystone

La Suisse officielle a profité du week-end du G8 pour faire le plein de rencontres bilatérales.

A Lausanne, les six ministres ont conduit dix entretiens au sommet, au cours desquels ils ont évoqué l’Irak, le Proche-Orient et les otages en Algérie.

«Le sommet du G8 est un bon investissement pour la Suisse», a déclaré dimanche Pascal Couchepin à l’hôtel Beau-Rivage, où il venait d’achever avec ses collègues Micheline Calmy-Rey et Ruth Metzler deux journées de rencontres avec des chefs d’Etat de plusieurs pays émergents, tous invités au sommet élargi du G8.

«Difficile de faire plus avec l’agenda serré des dirigeants», a-t-il relevé. Les discussions ont notamment porté sur l’Irak, le Proche-Orient, la lutte contre le terrorisme, les otages en Algérie, la politique migratoire, l’ONU et les négociations au sein de l’OMC.

Irak et ONU

Samedi en fin d’après-midi, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a été reçu par cinq conseillers fédéraux, seuls Kaspar Villiger et Samuel Schmid manquant à l’appel. Les discussions ont surtout évoqué la reconstruction de l’Irak.

Le Conseil fédéral a jugé «positive» la nomination du haut-commissaire des droits de l’homme Sergio Vieiro De Mello comme représentant spécial de l’ONU en Irak. Kofi Annan a aussi reçu l’assurance que la Suisse était prête à participer à la reconstruction du pays.

Le secrétaire général de l’ONU en a profité pour remercier Micheline Calmy-Rey de son engagement pour mettre sur pied une conférence humanitaire peu avant le début du conflit irakien.

«Feuille de route»

Peu auparavant, Pascal Couchepin rencontrait le prince héritier Abdallah d’Arabie saoudite. Les deux hommes ont fait le point sur le conflit israélo-palestinien.

Notamment sur le plan de paix saoudien lancé en février 2002 et son intégration à la «feuille de route», le plan international actuellement sur la table devant conduire à la création d’un Etat palestinien d’ici 2005.

Le plan saoudien est «global» alors que la «feuille de route» définit des «étapes», a rappelé le prince.

Samedi toujours, le chef de l’économie suisse Joseph Deiss s’est encore entretenu avec le directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Supachai Panitchpakdi.

L’impasse des négociations de l’OMC a aussi été au centre des discussions de M. Deiss avec les ministres des affaires étrangères brésilien et mexicain.

Otages du Sahara: espoir

«Oui il y a encore de l’espoir» pour les otages suisses, a déclaré à l’ats M. Couchepin à l’issue de l’entretien. Le président algérien n’a toutefois pas pu donner de garantie absolue sur le fait que les otages sont encore en vie.

Dimanche matin, Pascal Couchepin, Micheline Calmy-Rey et Ruth Metzler se sont par ailleurs entretenus avec le nouveau président chinois Hu Jintao.

Bien que la pneumonie atypique aie été brièvement évoquée, ce sont les relations économiques bilatérales qui ont monopolisé l’entretien. La question des droits de l’homme et de la peine de mort en Chine n’ont pas été abordés.

Les réfugiés africains

La Suisse a aussi profité du week-end pour renforcer le dialogue sur la question migratoire avec le Sénégal et le Nigéria.

La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) Ruth Metzler a rencontré dimanche le président nigérian Olusegun Obasanjo et son homologue sénégalais Abdulaye Wade.

Le pays de ce dernier a refusé au début mars un accord de transit avec la Suisse concernant les requérants d’asile déboutés.

Pascal Couchepin à Evian

Dimanche encore, le président Pascal Couchepin a pris part à Evian à la réunion du G21 regroupant le G8, des pays émergents et des africains.

Les 27 dirigeants politiques (le G8, la Commission européenne, la présidence de l’UE, 12 pays émergents et africains, le secrétaire général de l’ONU, les directeurs du FMI, de l’OMC, de la Banque mondiale et la Suisse) se sont retrouvés sans leur délégation et à huis clos dans le grand salon de l’hôtel Royal Parc.

swissinfo et les agences